Titre : | Maladies neuromusculaires : supplémentation orale en créatine |
Revue : | Bulletin Myoline, 91 |
Type de document : | Publication AFM |
Année de publication : | 07/2007 |
Pages : | p. 3 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | complément alimentaire ; contraction volontaire ; créatine ; dermatomyosite ; douleur ; dystrophie musculaire ; essai clinique ; exercice musculaire ; force musculaire ; maladie de McArdle ; myopathie métabolique héréditaire ; polymyosite ; revue systématique Cochrane ; voie orale |
Résumé : |
Texte intégral de l'article Conclusion d’une revue Cochrane, une administration de créatine, à court ou moyen terme, à des patients atteints de dystrophies musculaires, est bien tolérée et améliore la force musculaire, par contre dans les myopathies métaboliques, il n’a pas d’effet sur la force musculaire. Selon une récente étude, dans la polymyosite ou la dermatomyosite, la supplémentation orale en créatine associée à l’exercice physique améliore les capacités fonctionnelles sans effets secondaires. La créatine est impliquée dans la production d'énergie lors de la contraction du muscle. Chez les individus sains, il semblerait que la créatine améliore les performances musculaires. L'utilisation de la créatine dans les maladies neuromusculaires fait l'objet de nombreuses discussions et résultats contradictoires. La revue Cochrane (1) Une revue Cochrane, publiée en janvier 2007, a cherché à évaluer l'efficacité d'une supplémentation alimentaire en créatine dans les maladies musculaires. La littérature, de 1966 à 2005, a été analysée, douze études méthodologiquement recevables ont été retenues. L'analyse des essais ayant testé l'effet de la créatine dans les dystrophies musculaires (incluant au total 138 participants) a mis en évidence une augmentation de la contraction volontaire maximale et une augmentation de la masse maigre dans le groupe traité par la créatine par rapport au groupe placebo. L'analyse des essais ayant testé l'effet de la créatine dans les myopathies métaboliques (incluant au total 33 participants) a montré qu'il n'y avait pas de différence au niveau de la contraction volontaire maximale entre le groupe traité et le groupe placebo. Une augmentation de la douleur musculaire au cours d'un traitement de créatine à dose élevée (150 mg/kg) dans la glycogénose de type V (maladie de McArdle) a été rapportée dans un essai. Cette revue de la littérature montre qu'une administration de créatine, à court ou moyen terme, est bien tolérée et qu'elle améliore la force musculaire chez des patients atteints de dystrophies musculaires. En revanche, il n'a pas d'effet sur la force musculaire dans les myopathies métaboliques et des doses élevées de créatine peuvent provoquer des douleurs musculaires dans la glycogénose de type V. Une étude complémentaire (2) L'association de la supplémentation orale en créatine à l'exercice physique apporte une amélioration fonctionnelle supérieure à celle procurée par l'exercice seul chez les patients atteints de polymyosite ou de dermatomyosite ayant reçu le traitement médical conventionnel adéquat. Cette supplémentation est un adjuvant thérapeutique utile chez les patients adultes bien qu'elle ne puisse pas remplacer l'immunothérapie spécifique. Chez les patients atteints de myopathie inflammatoire présentant une faiblesse musculaire cliniquement stable, la créatine orale augmente le bénéfice dû à l'exercice sans effet secondaire notable. Telle est la conclusion d'un essai clinique contrôlé, randomisé, en double aveugle (créatine orale versus placebo), d'une durée de six mois, mené dans deux centres. Trente sept patients atteints de polymyosite ou de dermatomyosite ont été inclus : 19 recevant une supplémentation orale en créatine et 18 du placebo. La dose de créatine administrée était de 20 mg par jour pendant huit jours puis de 3 mg par jour. Les patients recevaient un traitement immunosuppresseur stable et/ou des corticostéroïdes. Tous les participants ont suivi un programme d'exercices physiques à domicile (cinq jours par semaine). La moyenne d'âge du groupe créatine et du groupe placebo était respectivement de 59 et 50 ans. Les résultats montrent que le score de performance fonctionnelle (temps mis pour exécuter 4 exercices standard, critère principal d'évaluation) est significativement amélioré, à six mois, avec la créatine comparativement au placebo. (1) Kley et coll., Cochrane Database Syst Rev, 2007, (1)(2) Yuen-li Chung et coll., Arthritis & Rheumatism (Arthritis Care & Research), 2007, 57(4) : 694-702 |
Voir aussi : |
Documents numériques (1)
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