Titre : | Solve-RD : plus de 300 experts unis pour lutter contre l’absence de diagnostic génétique |
Auteurs : | S Marion, Auteur |
Type de document : | Brève |
Année de publication : | 20/07/2021 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | diagnostic génétique ; errance diagnostique ; Europe (géographique) ; maladies rares ; politique de recherche |
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Texte intégral : |
Brève AFM Des médecins, généticiens, chercheurs et représentants de malades européens partagent leurs données et leur expertise pour trouver les causes de maladies rares encore non déterminées génétiquement. Le diagnostic génétique d’une maladie rare peut prendre plusieurs années. Cette longue démarche demeure infructueuse dans près de la moitié des cas et ce même en procédant à un séquençage de l’exome entier c’est-à-dire à une analyse de l’intégralité des régions qui codent des protéines de nos 23 000 gènes. 15 pays d’Europe participants, dont la France Solve-RD cible ces situations non résolues. Né en 2018, ce projet de recherche européen rassemble plusieurs centaines d’experts des maladies rares, dont ceux du réseau de soins ERN-Euro-NMD dédié aux maladies neuromusculaires. Leur ambition ? Résoudre le plus grand nombre de cas de maladies rares dont la cause génétique demeure inconnue. Rassembler à l’échelle de l’Europe les données de personnes atteintes d’une maladie rare voire ultra-rare, mais aussi de leurs apparentés(ées) malades ou indemnes, augmente les chances de faire progresser les connaissances génétiques (identification de nouveaux gènes et/ou de nouveaux variants de gènes) ce qui contribuent à réduire l’errance diagnostique. Rassembler et analyser des résultats non concluants En pratique, les experts qui contribuent à Solve-RD partagent les données de personnes ou de familles dont le bilan n’a jusqu’alors pas identifié de cause génétique à leurs symptômes. Ils appliquent ensuite à ces données deux types d’approches : - une nouvelle analyse des régions codantes (séquençage de l’exome) et non codantes (séquençage du génome entier), opérée de façon régulière parce que les connaissances et les techniques évoluent vite ; - la mise en œuvre de nouvelles techniques combinées permettant d’explorer, non seulement les gènes, mais également leurs fonctions (séquençage de l’ARN, protéomique, épigénomique, métabolomique...). Un premier bilan encourageant Durant les trois premières années du projet, la ré-analyse de données de séquençage de 4 703 personnes appartenant à 4 411 familles (dont 616 familles ou personnes atteintes d’une maladie neuromusculaire) a déjà permis de résoudre plus de 200 cas de maladies rares. Dans le détail, les experts sont parvenus à déterminer une cause génétique (un ou plusieurs variants d’un gène, responsables de la maladie) dans 120 cas index, dont 22 neuromusculaires. L’évaluation de plusieurs variants possiblement causals est encore en cours dans 25 cas (13 neuromusculaires). Solve-RD a enfin permis d’identifier des candidats-variants hétérozygotes pour des maladies à transmission autosomique récessive dans 87 cas index dont 21 neuromusculaires. Le projet sera subventionné par l’Union Européenne jusqu’en 2022. Brève AIM Le premier bilan de Solve-RD confirme l’intérêt d’un projet de recherche européen d’exception au service des maladies rares Cliniciens, généticiens, représentants de malades, chercheurs, plus de 300 experts de 15 pays participent au projet de recherche Solve-RD, subventionné par l’Union Européenne pour la période 2018-2022. Le Centre de Recherche en Myologie de l’Institut de myologie (équipe de Gisèle Bonne) et le réseau de soins ERN-Euro-NMD y contribuent. En juin 2021, l’European Journal of Human Genetics a publié une série d’articles qui mettent en exergue les caractéristiques uniques de ce projet dédié aux maladies génétiques rares dont la cause moléculaire reste inconnue. Pour la déterminer, les contributeurs de Solve-RD utilisent deux approches : - procéder à de nouvelles analyses régulières et massives des données de séquençage d’exome ou de génome entier jusqu’ici non concluantes, - utiliser des méthodes combinées multi-omiques (séquençage de l’ARN, protéomique, épigénomique, métabolomique....). Des avancées sensibles dans la lutte contre l’errance diagnostique Sur les trois premières années de Solve-RD, une première ré-analyse des données de séquençage de 8 393 patients ou familles a déjà permis le diagnostic génétique de plus de 200 cas de maladies rares. Parmi ceux-ci figuraient 616 familles ou cas index atteints de maladies neuromusculaires non résolues, pour lesquels le projet européen a permis de poser un diagnostic moléculaire dans 22 cas, d’identifier des candidats–variants encore en cours d’évaluation dans 13 cas, et des candidats-variants hétérozygotes potentiels pour des maladies à transmission autosomique récessive dans 21 cas. Un article de la même revue relate ainsi le cas d’un patient atteint d’une hypoplasie cérébelleuse et d’une amyotrophie spinale de type 1 (PCH1 en anglais) avec fractures osseuses congénitales. Le séquençage de son exome avait été infructueux. Une nouvelle analyse, menée dans le cadre de Solve-RD, a identifié un variant homozygote dans son gène TRIP4. |
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