Titre : | Myasthénie : des immunoglobulines en dehors des crises aussi ? |
Auteurs : | S Marion, Auteur |
Type de document : | Brève |
Année de publication : | 15/07/2021 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | myasthénie auto-immune |
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Texte intégral : |
Brève AFM Deux études concluent à l’efficacité de perfusions régulières d’immunoglobulines au long cours, hors de toute crise myasthénique. Les immunoglobulines (Ig) sont aujourd’hui utilisées dans la myasthénie auto-immune pour leur capacité à moduler l’activité du système immunitaire (effet immunomodulateur) lors des poussées sévères de la maladie. Au Canada et en Israël, deux équipes ont montré que les Ig pourraient avoir également un intérêt au long cours, comme traitement de fond de la myasthénie. Elles peuvent alors améliorer les symptômes de la maladie et donc permettre de réduire la prise des autres traitements (corticoïdes, immunosuppresseurs). Efficaces et bien tolérées... L’étude canadienne, rétrospective, a inclus 34 personnes atteintes d’une forme généralisée de myasthénie, toutes traitées par immunosuppresseurs et la majorité (30) par prednisone, un corticoïde. Ils ont reçus des Ig par voie intraveineuse ou sous-cutanée toutes les trois à quatre semaines pendant trois ans en moyenne. Ce traitement a entrainé une amélioration significative d’un score de sévérité de la maladie (Myasthenia Gravis Impairment Index ou MGII) ainsi qu’une réduction, significative également, du nombre moyen d’immunosuppresseurs et des doses moyennes de pyridostigmine et de prednisone. Deux participants ont pu arrêter les immunosuppresseurs, quatre la prednisone et deux la pyridostigmine. Les effets secondaires des Ig se sont avérés peu fréquents et mineurs comme des frissons, des maux de tête ou une réaction au point d’injection. ... y compris à faibles doses Les résultats de l’autre étude, israélienne, sont similaires. Également rétrospective, elle a inclus 109 personnes atteintes de myasthénie généralisée ou oculaire, dont trois avec auto-anticorps anti-MuSK et 16 sans anti-RACH ni anti-MUSK (double séronégatives). Elles ont bénéficié de perfusions d’Ig par voie intraveineuse toutes les trois à quatre semaines, cette fois à faibles doses (0,4g/kg au lieu de 1g/kg) pendant une durée moyenne de trois ans également. Six participants sur dix ont été considérés comme « répondeurs » à ce traitement : leur score de gravité MGFA (Myasthenia Gravis Foundation of America) a diminué d’au moins un point. Cette réponse au traitement a été rapide (dès 3 mois) dans la plupart des cas (88%). L’efficacité des Ig a également permis une réduction significative de la dose quotidienne moyenne de corticoïdes. Ces résultats restent néanmoins à consolider dans le cadre d’un essai clinique contre placebo. De plus, des difficultés d’approvisionnements répétées pourraient limiter un usage plus large, hors crise myasthénique, des immunoglobulines. Brève AIM Myasthénie auto-immune : des immunoglobulines en traitement d’entretien ? Les immunoglobulines (Ig) polyvalentes ont montré leur efficacité pour traiter les exacerbations de la myasthénie auto-immune (crises myasthéniques). Les résultats de deux études rétrospectives, parus en 2021, témoignent de leur intérêt également en traitement de fond. Suffisamment efficaces pour alléger le reste de l’ordonnance La première étude, canadienne, a porté sur 34 patients atteints de myasthénie généralisée, traités par Ig intraveineuses (IV) ou sous-cutanées (SC) toutes les trois à quatre semaines pendant trois ans en moyenne. Ce traitement a entrainé : - une amélioration significative du score de sévérité Myasthenia Gravis Impairment Index (MGII) passé de 27,7 ± 15,7 à 22 ± 17,4 après IgIV, ou 19,5 ± 18,1 pour les IgSC, - une réduction significative de la dose moyenne de pyridostigmine (de 284,1 à 204,7 mg), du nombre moyen d’immunosuppresseurs (de 1,5 à 1) et de la dose moyenne de corticoïdes (de 17,9 à 10,3 mg), - des effets secondaires peu fréquents et mineurs (maux de tête, frissons, réactions au point d’injection). Un effet d’épargne cortisonique La seconde étude, israélienne, a inclus 109 participants atteints d’une forme oculaire sévère (n=3) ou généralisée de myasthénie auto-immune. Des perfusions d’IgIV à faibles doses (0,4 mg/kg) toutes les trois à quatre semaines, pendant trois ans en moyenne, ont entrainé : - une baisse d’au moins un point du score Myasthenia Gravis Foundation of America (MGFA) chez 61,4% des participants, - une baisse de la dose moyenne de prednisone de 33,1 ± 14,5 mg à 7,2 ± 7,8 mg après trois ans d’IgIV, avec l’effet le plus important après six mois (17,9 ± 11,7 mg). Les auteurs des deux études en appellent à la conduite d’un essai prospectif randomisé contrôlé, pour confirmer leurs résultats. Toutefois, les tensions régulières des approvisionnements en Ig pourraient limiter leur usage plus large dans la myasthénie. |
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