Titre : | Myasthénie et Covid-19 : une étude française lève le voile et rassure |
Auteurs : | Cukierman L, Auteur |
Type de document : | Brève |
Année de publication : | 10/03/2021 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | myasthénie auto-immune |
Lien associé : |
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Texte intégral : |
Brève AFM L’analyse de la base de données Co-My-Covid montre que l’infection par le SARS-CoV-2 s’avère plutôt de bon pronostic en cas de myasthénie auto-immune. Mars 2020. La France subit ce qui sera plus tard qualifié de « première vague » de Covid-19 et entame une période de confinement national. Les experts de la filière Filnemus décident de constituer, avec le concours de l’AFM-Téléthon, une base de données nommée « Co-My-Covid » afin de collecter les cas de personnes qui développent la Covid-19 et sont atteintes de myasthénie auto-immune. Mais pourquoi étudier cette maladie en particulier ? On pensait alors qu’elle pourrait être associée à un risque très élevé de faire une forme grave de Covid-19, notamment lorsque son traitement habituel comporte des médicaments qui réduisent l’activité du système immunitaire (corticoïdes, immunosuppresseurs). Il existait également la crainte que la Covid-19 provoque très souvent une crise myasthénique. L’analyse des données de Co-My-Covid effacent ces a priori. Une grande majorité de guérison Trente-quatre personnes, soit moins de 1% des 3 558 des personnes atteintes de myasthénie recensées en France, ont eu la Covid-19 entre mars et juin 2020. Une grande partie d’entre elles a pu être soignée à domicile. Les autres ont été hospitalisées en réanimation (26,5%) en raison d’une forme grave de Covid-19, ou en service de médecine (29,4%). Cinq personnes (14,7%) sont décédées d’une détresse respiratoire liée à l’infection par le SARS-CoV-2. Parmi les 29 autres personnes, environ un tiers a connu une exacerbation de la myasthénie, sans nécessité, dans une écrasante majorité des cas, de renforcer le traitement. Une seule a fait une crise myasthénique, résolutive grâce à des perfusions d’immunoglobulines. La proportion d’aggravation de la myasthénie dans cette étude est comparable à celle déjà décrite dans un contexte de syndrome grippal. Poursuivre son traitement, une décision salvatrice Les immunosuppresseurs, seuls ou associés aux corticoïdes, n’augmentent que peu le risque de développer une forme grave de Covid-19. En revanche, le fait d’avoir une myasthénie sévère (stade MGFA supérieur ou égale à IV) avant de contracter la Covid-19 multiplie ce risque par 102. Il est donc essentiel de ne pas interrompre son traitement contre la myasthénie, quel qu’il soit, dans le contexte actuel. À défaut, la maladie s’aggraverait, décuplant le risque d’infection grave par le SARS-CoV-2. Les recherches continuent L’étude Co-My-Covid doit se poursuivre jusqu’en novembre 2022. Si vous êtes atteint de myasthénie auto-immune, avez eu la Covid-19 (prouvée ou suspectée) et n’avez pas été déclaré par votre médecin auprès des investigateurs de Co-My-Covid, vous pouvez contacter ces derniers via l’e-mail informations-comycovid@chu-bordeaux.fr. Le 10 mars 2021, la filière Filnemus a également lancé pour une durée d’un an l’observatoire Va- C- Nemus afin de surveiller la pandémie de Covid-19 et la vaccination contre cette infection. Toute personne atteinte d'une maladie neuromusculaire, qu'elle souhaite être vaccinée ou non, peut participer à cette enquête nationale en ligne sur le site de Va-C-Nemus ou en scannant le QR-code. Brève AIM Covid-19 et myasthénie auto-immune : l’étude française Co-My-Covid livre des premiers résultats plutôt rassurants Maladie de la jonction neuromusculaire, la myasthénie auto-immune se traduit par une fatigabilité musculaire excessive à l’effort. Son traitement peut faire appel aux corticoïdes et/ou aux immunosuppresseurs, des médicaments théoriquement à risque dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Il existe de surcroit un risque de poussée sévère avec atteinte respiratoire (crise myasthénique) en cas d’épisodes infectieux. Le pronostic se précise, les facteurs de gravité aussi Au printemps 2020, douze centres de la filière Filnemus ont commencé à constituer une cohorte de patients atteints de myasthénie auto-immune ayant contracté la Covid-19. Portée par le CHU de Bordeaux, cette base de données nommée Co-My-Covid a été développée avec le concours de l’AFM-Téléthon. Selon l’analyse rétrospective de ses données compilées entre mars et juin 2020 : • 34 des 3 558 patients (0,96%) atteints de myasthénie auto-immune enregistrés dans la base de données française des maladies rares (BNDMR) ont développé une Covid-19, à l’âge moyen de 55 +/ - 19,9 ans ; • 44,1% ont été pris en charge à domicile, 29,4% en service de médecine (Covid-19 de gravité intermédiaire) et 26,5% en réanimation (forme sévère) ; • 14,7% des patients sont décédés (n=5), non pas d’une décompensation de leur myasthénie mais d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë lié à la Covid-19, isolé (40%) ou associé à une défaillance multiviscérale ou à des infections bactériennes; Le texte de cette Brève AIM est complet sur le document numérique attaché à cette notice |
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