Titre : | Myasthénie : l’impact sur la grossesse se précise |
Auteurs : | S Marion, Auteur |
Type de document : | Brève |
Année de publication : | 30/09/2022 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | myasthénie auto-immune |
Lien associé : |
Lien vers l'actualité du site AFM-Téléthon Lien vers l'actualité du site de l'Institut de Myologie |
Texte intégral : |
Actualité AFM : Deux grandes études menées Outre-Atlantique confortent la nécessité d’un suivi expert pour les futures mamans atteintes de myasthénie auto-immune. Après analyse de 974 accouchements de femmes atteintes de myasthénie auto-immune intervenus sur une période de dix ans aux États-Unis, des chercheurs de Montréal (Canada) concluent que cette maladie n’augmente pas le risque de césarienne ni de recours aux forceps. Un suivi particulier pour mieux anticiper les risques En revanche, avoir une myasthénie s’accompagnerait d’un risque accru de naissance prématurée de bébé ainsi que de séjour prolongé à l’hôpital. Elle s’associe également à un risque plus élevé d’insuffisance respiratoire de la future maman. La grossesse peut en effet déclencher une exacerbation de la myasthénie, avec faiblesse des muscles respiratoires. À cette possible atteinte s’ajoute une surélévation progressive du diaphragme (un des principaux muscles qui servent à inspirer) du fait de l’augmentation du volume de l’utérus au fil des mois. Ces résultats plaident en faveur d’un suivi des futures mamans atteintes de myasthénie par une équipe pluridisciplinaire spécialisée. Un accouchement en centre expert Une autre étude de grande ampleur, menée sur 824 grossesses par un deuxième équipe canadienne, de Toronto, conforte cette recommandation. Selon ses résultats, si la myasthénie reste stable voire s’améliore dans deux tiers des grossesses, la possibilité d’une exacerbation des symptômes justifie un suivi expert rapproché. Le risque de crise myasthénique est faible, mais réel pendant la grossesse (6,4%) puis après l’accouchement (8,2%). Dans cette même étude, 13% des nouveau-nés ont également connu un épisode transitoire de myasthénie néonatale, liée aux auto-anticorps de leur maman. Cette éventualité motive une surveillance de quelques jours en service spécialisé de tout nouveau-né d’une mère atteinte de myasthénie auto-immune. Actualité AIM : La grossesse chez une femme atteinte de myasthénie auto-immune, une situation à risque La base de données Healthcare cost and utilization project, nationwide inpatient sample (HCUP-NIS) intègre chaque année des informations sur plus de 7 millions de séjours hospitaliers aux États-Unis. Une équipe canadienne l’a utilisé pour mener une étude de cohorte rétrospective (2005 – 2015) sur près de 10 millions d’accouchements, dont 974 de femmes atteintes de myasthénie auto-immune. Cette maladie de la jonction neuromusculaire débute plus souvent chez l’adulte, avant l’âge de 40 ans, avec une nette prédominance féminine (environ deux tiers des cas). Des arguments en faveur d’un suivi en centre expert L’étude canadienne montre, chez les femmes enceintes atteintes de myasthénie en comparaison de celles indemnes de cette maladie : • des comorbidités plus fréquentes (obésité, diabète, hypothyroïdie, polyarthrite rhumatoïde…), en lien pour partie avec l’association (connue) de la myasthénie et d’autres maladies auto-immunes, • un âge plus élevé : 35 ans passés dans 21,36% des cas, contre 15,77% en l’absence de myasthénie, • une absence de sur-risque de césarienne, d’aides instrumentales à l’accouchement et de rupture prématurée des membranes, • un risque majoré de naissance prématurée (10,27% versus 6,38%), et d’insuffisance respiratoire aiguë maternelle (2,26% vs 0,10%) en lien avec la possible exacerbation de la maladie notamment après l’accouchement, • un séjour hospitalier plus long, supérieur à 3 jours dans un tiers des cas (vs 14,53%). Cette étude de grande ampleur plaide en faveur d’un suivi « en milieu obstétrical spécialisé, maternité de classe 3, et dans un centre de référence de pathologie neuromusculaire » comme recommandé en France par le Protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) sur la myasthénie auto-immune, publié en 2015. Une recommandation confortée par une deuxième publication Une autre équipe d’obstétriciens canadiens a conduit plus récemment une revue systématique de la littérature sur le sujet, à laquelle ils ont ajouté les données relatives à leur propre suivi de femmes enceintes atteintes de myasthénie. Sur 824 grossesses, leur analyse retrouve : • une exacerbation de la myasthénie dans 1/3 des cas, • un risque de crise myasthénique de 6,4% pendant la grossesse et de 8,2% après l’accouchement, • une myasthénie néonatale transitoire dans 13% des cas. |
Voir aussi : |
Documents numériques (1)
Actu_MYASTH_20220930 Adobe Acrobat PDF |