Abstract:
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La protéine SMN ou Survival Motor Neuron (dont le déficit est responsable de la plupart des amyotrophies spinales) joue un rôle dans l'assemblage de complexes macromoléculaires intracellulaires nécessaires à la survie des motoneurones. Elle interagit directement avec les domaines riches en argine et en glycine des protéines SmD1 et SmD3. Les résultats des travaux de l'équipe de Gideon Dreyfuss (1) (USA), parus le 24 mai 2001, mettent en évidence le mécanisme par lequel la protéine SMN reconnait ces cibles. En effet, la protéine SMN se lie préférentiellement aux protéines dont les arginines ont été modifiées en diméthylarginines. Cette méthylation des arginines est un nouveau mécanisme expliquant les interactions spécifiques entre protéines et apparaît être la clé de la grande affinité du complexe SMN pour les protéines contenant des domaines diméthylargines. Ceci suggère qu'une hypométhylation des protéines impliquées dans les amyotrophies spinales peut contribuer à la sévérité de la maladie. Si l'on admet l'hypothèse qu'une sous-méthylation des protéines peut aggraver la pathologie, il est possible d'envisager qu'une supplémentation adéquate en facteurs favorisant une méthylation optimale des protéines constitue une piste thérapeutique. L'apport de ces facteurs pourrait améliorer l'état de certains patients atteints d'amyotrophie spinale. On sait depuis longtemps que le système nerveux est particulièrement sensible au déficit en acide folique et en vitamine B12. Ces éléments sont requis pour le maintien du cycle de méthylation des protéines impliquées dans les amyotrophies spinales. Des carences alimentaires en acide folique et en vitamines du groupe B (B12 et B6) pourraient être un facteur aggravant et expliquer en partie la variabilité de la sévérité de la maladie. Sur le plan thérapeutique, une supplémentation vitaminique pourrait constituer un traitement visant à atténuer l'intensité des symptômes (l'apport en acide folique et en vitamines B ne pouvant pas constituer un traitement curatif de l'amyotrophie spinale). A noter qu'une supplémentation vitaminique ne présenterait d'intérêt que chez les patients avec une réelle carence. Un apport à l'aveugle exposerait à un risque d'intoxication par surdosage et masquerait la réalité d'éventuelles carences dans les amyotrophies spinales proximales. Bulletin Myoline 2001, 57, p.2
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