Titre : | Primary CNS lymphoma complicating treatment of myasthenia gravis with mycophenolate mofetil |
Revue : | Neurology, 65 |
Auteurs : | Vernino S ; Salomao DR ; Habermann TM ; O'Neill BP |
Type de document : | Article |
Année de publication : | 2005 |
Pages : | p. 639-641 |
Langues: | Anglais |
Mots-clés : | effet indésirable ; étude de cas ; lymphome ; myasthénie auto-immune ; mycophénolate mofétil ; personne âgée |
Résumé : |
Accès au résumé PubMed / to PubMed abstract Malgré des effets secondaires modérés à court terme et une efficacité évidente, le traitement au long cours de la myasthénie par le mycophénolate mofétil peut être associé à un risque accru de maladies lymphoprolifératives. En effet après trois ans de traitement, une patiente, âgée de 83 ans, a développé un lymphome primaire du système nerveux central. C'est le premier cas rapporté en dehors d'une transplantation d'organe. L'âge avancé et la durée du traitement peuvent avoir augmenté le risque. Le mycophénolate mofétil (cellcept®) est un agent immunosuppresseur. Il est indiqué en association à la ciclosporine et aux corticoïdes pour la prévention des rejets aigus d'organe chez les patients ayant bénéficié d'une allogreffe rénale, cardiaque ou hépatique. Il est aussi utilisé dans le traitement de la myasthénie. Des études ont, en effet, montré que 50 à 70% des patients (atteints de myasthénie) répondent au mycophénolate mofétil sans présenter d'effets secondaires graves. Une équipe américaine rapporte le cas d'une patiente diabétique, âgée de 83 ans, ayant développé une myasthénie : diplopie intermittente, ptosis, fatigabilité et faiblesse musculaire des extrémités et dysarthrie. Malgré un traitement associant pyridostigmine et prednisone, elle présentait, deux ans plus tard environ, une perte progressive de la force musculaire, une augmentation de la fatigabilité, une dyspnée à l'effort et une dysphagie. Le mycophénolate mofénil a alors été administré à la dose de 1 gramme deux fois par jour. Après six semaines, une amélioration certaine de la force musculaire a été rapportée par la patiente, entraînant une diminution des doses de pyridostigmine et de prednisone. La dyspnée et la dysphagie ont été totalement résolues. Quant à la dysarthrie, elle était notée simplement à la fin de la journée. Au cours des six mois suivants, la dose quotidienne de prednisone a encore été réduite et la pyridostigmine interrompue. Le seul symptôme persistant était un léger ptosis droit survenant en fin de journée. Pendant deux ans, la réponse à ce traitement s'est avérée satisfaisante sans effet secondaire notable, le nombre des leucocytes restant dans les limites de la normale et celui des lymphocytes tout à fait acceptable. La survenue d'une lymphocytopénie et d'une anémie modérée ont justifié la diminution de la dose de mycophénolate mofétil à 0,5 gramme deux fois par jour durant un mois. Après trois ans de traitement, la patiente, alors âgée de 88 ans, a présenté des céphalées modérées, une fièvre légère et une difficulté à trouver les mots. L'IRM a montré une lésion fronto-pariétale gauche circonscrite par un œdème et plusieurs lésions satellites. Une analyse de la lésion principale a révélé un lymphome à cellules B. Aucun signe de lymphome n'a été détecté à l'examen du thorax, de l'abdomen, du pelvis, du sang et de la moelle osseuse. Le diagnostic de lymphome primaire du système nerveux central lié à l'immunosuppression a été établi. L'administration de mycophénolate mofétil a été interrompue. Six semaines plus tard, à l'IRM, l'aspect de la tumeur était nettement amélioré et le nombre des lymphocytes était normalisé. Au cours des neuf mois suivants, l'aphasie et l'hémiparésie droite ont régressé. Le suivi IRM a montré une résolution pratiquement complète du lymphome primaire du système nerveux central. Les effets indésirables, les plus fréquents, induits par le mycophénolate mofétil sont des troubles digestifs (notamment diarrhée), une diminution de la résistance aux infections due à des troubles hématologiques (leucopénie), des douleurs, de la fièvre, des céphalées, une hypertension artérielle et des oedèmes. Par ailleurs, les personnes recevant du mycophénolate mofétil sont exposées à un risque accru de lymphome et de tumeurs malignes notamment cutanées. Texte intégral de l'article du Bulletin Myoline, n° 81, nov/déc 2005, p. 3 |
Lien associé : | http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&dopt=Abstract&list_uids=16116136&query_hl=3&itool=pubmed_docsum |