Résumé :
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La régulation de la masse musculaire est essentielle à l'homéostasie de l'organisme en permettant son adaptation à des contraintes environnementales, nutritionnelles ou pathologiques. La masse musculaire est largement régulée par des voies de signalisation contrôlant l'équilibre entre la synthèse et la dégradation des protéines myofibrillaires. L'activation ou l'inhibition de ces voies de signalisation pourra, en fonction des conditions, augmenter ou diminuer le volume musculaire. La voie insulin-like growth factor (IGF) 1/Akt/mammalian target of rapamycin (mTOR) apparaît comme un élément clef dans la régulation de cet équilibre en exerçant à la fois un contrôle positif sur l'initiation de la traduction et un contrôle négatif sur la protéolyse protéasomale et l'autophagie lysosomale. Par opposition, la myostatine apparaît comme étant la contre-partie catabolique à l'action anabolique d'IGF-1. Myostatine cible un certain nombre de réseaux de signalisation impliqués dans la régulation de la masse musculaire, notamment la voie de signalisation Akt/mTOR. Compte tenu de son action marquée sur la masse musculaire, un certain nombre de stratégies ont été développées afin de cibler myostatine et de prévenir la perte de masse musculaire survenant dans les syndromes d'épuisement musculaire ou certaines pathologies musculaires. Ainsi, le blocage de la myostatine par une stratégie anticorps améliore le profil histologique et réduit la faiblesse musculaire dans un modèle animal de la dystrophie musculaire de Duchenne. Des stratégies d'intervention génétique (surexpression du propeptide de la myostatine) ou pharmacologique (injection intrapéritonéale du récepteur de type II de la myostatine) ont également permis d'améliorer la physiopathologie de deux modèles animaux de dystrophie musculaire des ceintures, la LGMD2A et LGMD1C. Toutefois, un tel effet n'est pas observé chez un modèle animal de LGMD2D. Le ciblage de la myostatine peut donc constituer une stratégie potentiellement intéressante dans certaines pathologies musculaires ou certains syndromes d'épuisement musculaire afin d'améliorer certaines caractéristiques physiopathologiques.
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