Résumé :
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INTRODUCTION Les dystrophies musculaires sont des maladies génétiques caractérisées par une dégénérescence musculaire progressive. L'atrophie fréquemment associée à ces pathologies participe à la perte de force du tissu musculaire. OBJECTIFS Notre étude a pour but l'identification de marqueurs de diagnostic et/ou de cibles thérapeutiques potentielles pour la correction de l'atrophie musculaire dans le cadre des dystrophies musculaires. MÉTHODES Afin de trouver les facteurs communs, l'expression génique de 11 protéines jouant des rôles clés dans le contrôle de la masse et du remodelage musculaire a été étudiée dans 4 modèles murins de dystrophie musculaire (déficience en calpaïne 3 -dystrophie des ceintures ou DDC 2A-, en a-sarcoglycane -DDC 2D-, en dysferline -DDC 2B-ou en dystrophine -myopathie de Duchenne-), ainsi que dans des modèles expérimentaux d'atrophie induite par dénervation définitive ou transitoire. RÉSULTATS Parmi toutes les protéines considérées, seule l'expression génique du régulateur de facteurs de transcription CARP et de sa cible p21WAF1/CIP1, un inhibiteur du cycle cellulaire, étaient systématiquement augmentées dans tous les modèles de dystrophies musculaires et dans le modèle d'atrophie induite par dénervation. La surexpression de CARP dans la fibre musculaire normale n'induisait cependant pas de variation du diamètre de la fibre, mais une modification du typage musculaire (-19,11 % de fibres lentes, p<0,05). DISCUSSION Nos résultats suggèrent donc que CARP n'est pas responsable de l'initiation de l'atrophie, mais pourrait jouer un rôle dans le contrôle de la plasticité musculaire. Bien qu'il reste à établir si les effets de l'axe CARP/p21WAF1/CIP1 sont bénéfiques ou délétères pour le muscle, l'augmentation d'expression de p21WAF1/CIP1 suggère que les mécanismes mis en jeu pourraient, par inhibition de la régénération, s'opposer à la croissance du tissu. CONCLUSION En conclusion, notre étude permet de mettre en évidence CARP comme marqueur pathologique commun à toutes les pathologies musculaires étudiées, et de proposer la répression de son expression comme stratégie thérapeutique.
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