Résumé :
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INTRODUCTION Les lamines A/C, protéines de l'enveloppe nucléaire, sont codées par le gène LMNA. Parmi les mutations identifiées chez l'homme, la délétion Lys32 conduit à la dystrophie musculaire congénitale liée au gène LMNA (L-CMD). OBJECTIFS De manière à mieux comprendre la physiopathologie de la maladie, nous avons développé un modèle murin reproduisant la mutation à l'état homozygote. Nous rapportons ici sa caractérisation phénotypique. METHODES Dans un premier temps, nous analysâmes la survie et la prise de poids des animaux. Puis, nous regardâmes l'état général des muscles et du coeur par des analyses d'histochimie, d'immunohistochimie et de microscopie électronique. Enfin, nous réalisâmes des cultures primaires de myoblaste, suivies d'immunofluorescence et de western blot, afin d'analyser leur prolifération et leur différenciation. RESULTATS Normales à la naissance, les souris homozygotes développaient rapidement un retard général de croissance et une mortalité moyenne de 14 jours. L'analyse musculaire montrait un défaut de maturation vraisemblablement lié à un retard de différenciation observé en culture. Les myotubes en culture présentaient des anomalies prononcées de la membrane nucléaire, défauts retrouvés in vivo. Enfin, le coeur des souris mutées montrait un élargissement de l'espace intermembranaire et une accumulation de gouttelettes lipidiques. DISCUSSION Les souris homozygotes mutées présentent un phénotype sévère de dystrophie musculaire et constituent donc un bon modèle d'étude de la L-CMD. L'origine de la dystrophie serait double : d'une part la fragilisation de la membrane nucléaire conduirait à une perte musculaire, d'autre part le retard de différenciation musculaire entrainerait un défaut de la croissance et du renouvellement des muscles. CONCLUSION Les souris reproduisant la délétion de la lysine 32 constituent le premier modèle animal de L-CMD. L'analyse de ce modèle permet déjà de pointer sur des défauts moléculaires particuliers qui restent encore à mieux comprendre.
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