Résumé :
|
La titine est la plus grande protéine du vivant et est exprimée à la fois dans le muscle squelettique et cardiaque. Plusieurs mutations pathogènes ont été identifiées au niveau de sa région 3' et conduisent à différentes maladies. La mutation la plus souvent retrouvée chez l'Homme résulte en le remplacement de 4 acides aminés au sein du dernier exon de la titine et affecte plus d'une personne sur dix mille en Finlande. Elle a été appelée FINmaj (mutation majoritaire en Finlande). Cette mutation cause une dystrophie musculaire tibiale (TMD) à l'état hétérozygote, et une dystrophie musculaire des ceintures de type 2J (LGMD2J) à l'état homozygote. Les patients souffrant de TMD présentent une atteinte spécifique du Tibialis antérieur. L'atrophie du muscle, associée à une faiblesse de celui-ci se développe assez tardivement (vers l'âge de 35 ans). Les patients souffrant de LGMD2J présentent une spécificité d'atteinte au niveau des ceintures scapulaire et pelviennes, avec une totale perte de locomotion vers l'âge de 10 ans. Aucune atteinte cardiaque n'a été mise en évidence. Dans les deux cas (TMD et LGMD2J), il a été mis en évidence la disparition d'une partie de la titine en C-terminal et une diminution secondaire de la protéine calpaïne 3, protéine responsable d'une autre dystrophie des ceintures de type 2A (LGMD2A). Afin d'étudier la physiopathologie de ces maladies et envisager des approches thérapeutiques, la mutation FINmaj a été introduite dans des souris par stratégie de Knock-in. Ce modèle montre une atteinte musculaire proche de celle décrite au niveau humain à l'état hétérozygote et homozygote. La titine a un cDNA trop grand (environs 100kB) pour être apporté par thérapie génique classique. Pour contourner ce problème, la technique de trans-épissage a été testée afin de remplacer le dernier exon de la titine qui porte la mutation FINmaj. Les cellules HER911 qui expriment un minigène composé des 6 derniers exons et introns de la titine avec la mutation FINmaj dans le dernier exon, ont été transfectées avec un plasmide codant pour la molécule 3' de pré-trans-épissage qui code pour une séquence antisens reconnaissant le dernier intron de la titine et pour le dernier exon sain. Les analyses par RT-PCR montrent le remplacement du dernier exon muté de la titine par l'exon sain par trans-épissage. La réduction de l'ARNm muté et l'apparition de l'ARNm sain corrigé ont été mis en évidence. Actuellement cette méthode est testée sur la souris exprimant la mutation FINmaj avec des vecteurs AAV.
|