Résumé :
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Les dysferlinopathies sont des dystrophies musculaires autosomiques récessives incluant la myopathie des ceintures (LGMD) de type 2B, la myopathie distale de Miyoshi (MM) entre autres. Elles sont causées par des mutations du gène DYSF composé de 55 exons répartis sur plus de 230 kb dans la région chromosomique 2p13.1-13.3. Ce gène est exprimé dans le muscle squelettique et cardiaque, mais également dans d'autres types cellulaires tels que les monocytes/macrophages. La Dysferline (2080 acides aminés, poids moléculaire 237 kDa) fait partie de la famille des Ferlines. La Dysferline comporte (6-7) domaines C2, impliqués dans la liaison Ca2+ dépendante à des phospholipides et des protéines. Elle comporte plusieurs domaines basiques de type NLS, dont l'un bipartite à l'extrémité N-terminale, deux domaines dysferline centraux (dont le rôle est inconnu) et enfin d'un domaine transmembranaire C-terminal. La Dysferline est localisée au sarcolemme de la fibre musculaire squelettique adulte, où elle jouerait un rôle dans la maintenance du sarcolemme. Elle interagit avec plusieurs protéines membranaires ou cytosoliques, dont certaines (cavéoline 3) sont aussi impliquées dans d'autres formes de LGMD. En l'absence de Dysferline, la fusion des vésicules nécessaires pour réparer les lésions induites par les extensions/contractions de la fibre ne pourraient pas se faire. Un de mes projets de thèse est de développer une approche thérapeutique basée sur 2 cas cliniques : (i) nous avons pu mettre en évidence la présence et la localisation à la membrane d'une Mini-Dysferline (?2-40) chez une patiente présentant un phénotype atténué de MM. Nous avons montré après transfert AAV de cette Mini-Dysferline dans une souris Dysferline-déficiente, que cette protéine conservait sa fonction de réparation du sarcolemme (collaboration avec l'équipe I. Richard) (ii) d'autre par l'équipe de M. Sinnreich a également identifié chez une patiente présentant un phénotype très atténué de Dysferlinopathie, une Dysferline délétée de l'exon 32. Nous avons donc développé en collaboration avec l'équipe de L. Garcia, une stratégie visant à forcer le saut de l'exon 32. Six différentes mutations dans cet exon sont présentes dans la base UMD-DYSF. Après sélection par analyse bioinformatique des cibles à masquer pour induire le saut d'exon, j'ai transfecté ces oligonucléotides sous la forme 2'O-Methyl dans des fibroblastes transdifférenciés en myoblastes. Après 48h, nous avons pu mettre en évidence par RT-PCR un saut de l'exon 32. J'ai ensuite construit des vecteurs lentiviraux permettant le saut de l'exon 32. Là aussi un saut de l'exon 32 a été observé avec une efficacité de 50%. Je suis à l'heure actuelle en train d'essayer d'améliorer l'efficacité du saut d'exon et de collecter les cellules de patients. Une fois le vecteur optimisé, j'infecterai les cellules de patients et rechercherai le bénéfice fonctionnel par des tests de réparation membranaire.
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