Titre : | Les malades s'interrogent sur ASI et conseil génétique |
Revue : | Bulletin Myoline, 67 |
Auteurs : | Colloque sur les Amyotrophies Spinales (16-17 mai 2003; Evry (91)) ; Frebourg T |
Type de document : | Publication AFM |
Année de publication : | 2003 |
Pages : | p.2-3 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | amyotrophie spinale proximale liée à SMN1 ; colloque ; conseil génétique ; délétion génétique ; diagnostic génétique ; gène SMN1 ; gène SMN2 ; hétérozygote |
Résumé : |
Texte intégral de l'article : Un colloque sur les amyotrophies spinales, organisé par l'AFM, s'est tenu les 16 et 17 mai 2003 au Génocentre d'Evry. Ce colloque a fait le point sur les dernières avancées dans cette maladie. Ont été abordés : le diagnostic clinique et génétique, les modèles cellulaires et murins, les différentes stratégies thérapeutiques et la prise en charge des patients. Très demandé par les familles, le conseil génétique a été largement développé. L'incidence élevée de l'amyotrophie spinale (1/6000 naissance) et sa sévérité explique la forte demande de conseil génétique de la part des parents et des apparentés d'un enfant atteint d'amyotrophie spinale. Depuis 2000, le dépistage des hétérozygotes, porteurs d'une délétion hétérozygote du gène SMN1, est possible. Il est réalisé, en France, dans quatre laboratoires (hôpital Robert Debré et hôpital Necker-Enfants malades à Paris, CHU de Rouen et de Nice) à partir d'un prélèvement de sang sur EDTA effectué au décours d'une consultation de génétique. La détection d'une délétion à l'état hétérozygote est complexe à cause de la duplication du locus SMN et du nombre variable de copies des gènes SMN1 et SMN2. Conseil génétique La première étape du conseil génétique des apparentés d'un enfant atteint d'amyotrophie spinale est l'évaluation du risque a priori d'avoir un enfant atteint. Ce risque est de 1/240 pour les frères et sœurs et de 1/320 pour les oncles et tantes d'un sujet atteint. La présence d'une délétion hétérozygote chez un frère (ou une sœur) et de 2 copies du gène SMN1 chez son conjoint réduit le risque à 1/1600. Ce dernier permet de rassurer le couple et d'éviter le recours à un diagnostic prénatal (risque de fausse couche supérieur à celui d'un fœtus atteint). Le risque a priori de 1/1280 apparaît être un bon seuil pour proposer une étude moléculaire pour le dépistage des personnes à risque. La recherche de délétions hétérozygotes est particulièrement indiquée dans les familles atteintes d'amyotrophie spinale avec des unions consanguines rendant très aléatoire le calcul de risque a priori. Chez les adultes appartenant à une famille atteinte et inquiets pour leur descendance, la recherche d'une délétion hétérozygote du gène SMN1 impose le prélèvement des deux conjoints et leur étude simultanée. Chez les parents d'un cas index présentant une délétion homozygote du gène SMN1, l'existence d'une délétion hétérozygote SMN1 est à vérifier systématiquement. Afin d'assurer un conseil génétique fiable dans la famille, il convient, en effet, d'éliminer une délétion de novo dont le risque de récurrence est extrêmement faible et une duplication en cis masquant une délétion sur le second allèle. Lorsque les parents sont tous les deux porteurs d'une délétion hétérozygote, le risque de récurrence est de 1/4. Par ailleurs, la caractérisation d'une délétion hétérozygote SMN1 chez chacun des parents d'un cas index décédé (n'ayant pas eu de diagnostic génétique) permet de faire une confirmation indirecte du diagnostic d'amyotrophie spinale (importante pour le conseil génétique des apparentés). Risque résiduel Les méthodes de génétique moléculaire ne permettent pas de dépister la totalité des allèles morbides. Il subsiste donc un risque résiduel d'environ 10% dans la réalisation du diagnostic génétique. Ce risque est lié à trois causes : existence de mutations ponctuelles dans le gène SMN1 (1,4 à 3,4% des patients), les méthodes utilisées ne détectant que les délétions ; duplication en cis du gène SMN1 (3 à 4,8% des sujets hétérozygotes), les techniques de quantification des copies des gènes SMN1 et SMN2 ne permettant pas de préciser la situation en cis ou en trans de ces copies ; survenue d'une délétion de novo du gène SMN1 (environ 2% des cas d'amyotrophie spinale). Lors du conseil génétique, afin de réduire le risque d'erreur il convient donc : d'éliminer la possibilité de mutation ponctuelle chez le cas index par la confirmation systématique d'une délétion homozygote du gène SMN1 ; d'étudier les deux conjoints simultanément. Ainsi, la détection des délétions hétérozygotes du gène SMN1 devrait améliorer le conseil génétique dans les familles amyotrophie spinale et réduire le nombre de diagnostics prénatals proposés pour un risque faible. Pascale Saugier-Veber, Thierry Frebourg, Laboratoire de Génétique Moléculaire, Inserm EMI 9906, CHU de Rouen |
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