Titre : | Cellules souches autologues CD133+ : une piste thérapeutique à l'essai dans la DMD |
Revue : | Bulletin Myoline, 75 |
Auteurs : | Dameron-Taboit F ; Biard E |
Type de document : | Publication AFM |
Année de publication : | 10/2004 |
Pages : | p. 3 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | autogreffe ; cellule souche ; différenciation cellulaire ; dystrophie musculaire de Duchenne ; force musculaire ; injection intra-artérielle ; injection intramusculaire ; Italie ; muscle tibial antérieur ; sang ; souris |
Résumé : |
Texte intégral de l'article : Traiter un patient atteint d'une dystrophie musculaire de Duchenne en utilisant, après correction génétique, ses propres cellules souches CD133+ : une piste thérapeutique testée par une équipe italienne. L'essai clinique de faisabilité, en cours, utilise des cellules souches CD133+ issues d'un muscle du patient. la même équipe vient de démontrer, chez une souris modèle, la possibilité d'extraire ces cellules à partir d'un échantillon sanguin. Ceci permettrait d'éviter une biopsie musculaire. Une sous-population de cellules souches extraites du muscle humain et exprimant l'antigène CD133 (cet antigène humain, appelé à l'origine AC133, est un polypeptide glycosylé de 120 kDa) peut se différencier en cellules de type musculaire, hématopoïétique ou endothélial en présence de certaines cytokines. Un essai de faisabilité de thérapie cellulaire autologue utilisant ces cellules souches chez des patients atteints de dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) est en cours en Italie (équipe d'Yvan Torrente et de Néréo Brésolin à Milan). Cet essai a démarré en juin 2004 et devrait se terminer vers la fin de l'année 2005. Douze enfants, âgés de 4 à 10 ans, doivent être inclus. Les critères principaux d'inclusion sont la force musculaire (reflet de l'état musculaire) du muscle tibial antérieur et l'absence totale de dystrophine. La méthode utilisée pour cette greffe de cellules souches consiste à isoler, à partir d'une biopsie (effectuée sous anesthésie locale) d'un muscle tibial antérieur du patient, des cellules souches exprimant l'antigène CD133 dites CD133+. Quarante-huit heures plus tard, ces cellules sont réinjectées dans un muscle de la main, l'abducteur du V. Des injections distantes de 1 mm sont effectuées sur la longueur du muscle et ce, sous anesthésie générale légère d'une durée de 40 minutes environ. La force musculaire du muscle greffé après stimulation électrique ainsi que la tolérance de la méthode sont évaluées régulièrement. Six mois après la greffe, une biopsie (2mm sur 3mm) doit être effectuée sous anesthésie locale afin de mesurer la force musculaire de fibres isolées. L'analyse des résultats permettra de dire si la capacité, déjà démontrée chez la souris, de ces cellules souches CD133+ à se différencier en myoblastes puis en fibres musculaires, se confirme chez l'homme. L'objectif à terme est la possibilité d'une utilisation thérapeutique de ces cellules autologues génétiquement corrigées. L'antigène CD133 est aussi exprimé sur une population de cellules progénitrices hématopoïétiques/endothéliales circulantes du sang humain. Ces cellules ont la capacité de repeupler la moelle osseuse et aussi de se différencier en cellules endothéliales (matures). A partir de ces observations, la même équipe italienne a étudié le potentiel de différenciation des cellules souches CD133+ circulantes humaines extraites d'échantillons sanguins (1). Il a été observé que ces cellules CD133+ humaines se différencient en myotubes lorsqu'elles sont mises en co-culture avec des myoblastes murins. Il a aussi été montré que ces cellules CD133+, injectées par voie intramusculaire ou intra-artérielle, chez des souris scid/mdx (2), pouvaient, dans certaines conditions, augmenter la réserve de cellules satellites et se différencier en cellules musculaires. En effet, cette sous-population de cellules circulantes exprimant CD133 (marqueur de cellules souches hématopoïétiques), expriment également des marqueurs myogéniques précoces. Par ailleurs, des tests fonctionnels musculaires chez la souris ont révélé une restauration significative de la force après injection de cellules CD133+. Ces cellules, isolées à partir du sang (et non plus d'un muscle atteint), manipulables in vitro et facilement administrées par voie systémique, représentent un outil possible pour de futures applications en thérapie cellulaire dans la DMD ou autres dystrophies musculaires. (1) Y. Torrente et coll., The Journal of Clinical Investigation, 2004, 114 (2) : 182-195 (2) Les souris scid/mdx permettent la survie des cellules humaines injectées. |
Voir aussi : |
Documents numériques (1)
S&C Myoline n°75.PDF Adobe Acrobat PDF |