Titre : | Les malades s'interrogent sur ...la chirurgie du rachis |
Revue : | Bulletin Myoline, 82 |
Auteurs : | Lascombes P |
Type de document : | Publication AFM |
Année de publication : | 01/2006 |
Pages : | p. 2-3 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | adolescent ; âge ; amyotrophie spinale proximale type 1 ; amyotrophie spinale proximale type 2 ; amyotrophie spinale proximale type 3 ; arthrodèse ; déviation rachidienne ; dystrophie musculaire de Duchenne ; enfant ; instrumentation rachidienne sans arthrodèse ; scoliose ; scoliose neurologique |
Résumé : |
Texte intégral de l'article : La chirurgie rachidienne vise à l'obtention d'un rachis stable et à la réduction de la scoliose afin de limiter les conséquences respiratoires et fonctionnelles (maintien de la station assise) des déformations thoraciques. Pour déterminer le moment de l'intervention et la technique opératoire, le type de pathologie, l'angle de déformation rachidienne, le stade de la croissance, les atteintes cardiaque et respiratoire doivent être prises en compte. A quel âge et quelle technique ? L'âge du début de la scoliose est lié à la pathologie et la forme de la maladie. Dans la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD), les premiers signes de déformation rachidienne apparaissent généralement entre 12 et 14 ans. A cet âge, la croissance osseuse est en bonne voie de maturation et la capacité vitale respiratoire reste satisfaisante. Mais une fois la déformation installée, la vitesse d'évolution peut être rapide, pouvant atteindre plus de 10° en quelques mois. Une arthrodèse du rachis par voie postérieure(1) doit être proposée, entre 12 et 14 ans, pratiquée habituellement de la deuxième vertèbre thoracique jusqu'au bassin (incluant la charnière lombo-sacrée). L'amyotrophie spinale infantile (ASI) est également caractérisée par l'apparition d'une scoliose sévère et évolutive. L'âge du début est variable selon la forme, précoce dans le type Ibis, plus tardif pour les types II et III. Généralement, chez un patient atteint d'ASI de type III, la scoliose s'installe après l'âge de 10 ans. La date de l'arthrodèse vertébrale et l'abord chirurgical (voie postérieure ou voies combinées (1)) dépendent de l'évolutivité et de la sévérité de la déformation scoliotique. Pratiquée vers l'âge de 12 ans, une arthrodèse du rachis par voie postérieure est en général suffisante, comme dans le cas de la DMD. En revanche, s'il est nécessaire d'intervenir vers l'âge de 10 ans, la croissance résiduelle risque de dégrader le résultat (déformation secondaire possible par un effet dit "vilebrequin "). Il est alors préférable d'intervenir par voies combinées, associant une épiphysiodèse vertébrale (geste antérieur qui permet d'arrêter la croissance antérieure résiduelle) à la fixation du rachis par voie postérieure. A cet âge, une instrumentation sans arthrodèse est peu envisageable ; elle serait soumise à des contraintes mécaniques trop importantes, dues à la taille et au poids de l'enfant. Instrumentation sans arthrodèse ? Chez les patients atteints d'ASI de type I bis et certaines formes de type II, en dépit de la prise en charge de kinésithérapie et du port de corsets, l'angle de déformation du rachis peut dépasser 50° dès l'âge de 5 à 7 ans. Il est alors impératif de lutter contre cette évolution sans arrêter la croissance, en utilisant une instrumentation sans arthrodèse. A noter qu'elle vient en complément du corset, dont le port reste nécessaire. L'instrumentation sans arthrodèse consiste en la pose d'implants rachidiens, fixés solidement par des greffons osseux, aux deux extrémités de la scoliose (niveaux thoracique supérieur T2-T4 et lombaire inférieur). Deux longues tiges sont fixées aux implants, l'une en haut, l'autre en bas. Elles sont solidarisées par un raccord de type " domino ". Lors d'allongements réguliers, ce raccord permet un coulissement des deux tiges entre elles, le dispositif suivant ainsi la croissance de l'enfant. Le recours à l'instrumentation sans arthrodèse implique donc une intervention initiale pour la mise en place des implants. Elle est suivie de plusieurs interventions chirurgicales effectuées en moyenne tous les ans pour allonger le dispositif, et ceci jusqu'à l'âge de l'arthrodèse qui reste nécessaire en fin de croissance. Pratiquées sous anesthésie générale, ces interventions durent une demi-heure environ. Pour éviter les contraintes liées à ces actes chirurgicaux récurrents, les chirurgiens étudient depuis plusieurs années la mise en place des systèmes à allongement automatique. Lors d'une courte séance, sans anesthésie générale et sans incision chirurgicale, l'allongement est assuré soit à l'aide d'une antenne électromagnétique externe, soit par un aimant spécial. Quelques patients ont déjà bénéficié de ces tiges dites " de croissance ", qui doivent cependant être encore améliorées par la recherche médicale. Pr. Pierre Lascombes Hôpital d'enfants, CHU Nancy (1) Myoline, 2000, 50 : 2-3 |
Voir aussi : |
Documents numériques (1)
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