Titre : | Riluzole : Essai clinique de phase III dans l'amyotrophie spinale |
Revue : | Bulletin Myoline, 87 |
Auteurs : | Charrier D ; Brignol TN |
Type de document : | Publication AFM |
Année de publication : | 11/2006 |
Pages : | p. 3 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | AFM-Téléthon ; amyotrophie spinale proximale type 2 ; amyotrophie spinale proximale type 3 ; consultation multidisciplinaire ; enfant ; essai clinique de phase 3 ; essai en double aveugle ; essai multicentrique ; essai randomisé ; jeune adulte ; motricité ; posologie ; riluzole |
Résumé : |
Texte intégral de l'article Grâce au soutien de l'AFM, le premier essai thérapeutique français dans l'amyotrophie spinale est actuellement en cours dans 14 centres. L'objectif est d'évaluer l'efficacité et la tolérance du riluzole chez des enfants et des jeunes adultes atteints d'amyotrophie spinale de type II ou III. La durée de l'étude est de 2 ans par patient. Au cours de ces 2 ans, 9 consultations en milieu hospitalier sont planifiées. Près de 60 personnes sont déjà incluses. Coordonnée par Brigitte Estournet à l'hôpital de Garches et soutenue par l'AFM, l'étude française multicentrique évalue l'effet du riluzole sur la fonction motrice chez 150 jeunes malades atteints d'amyotrophie spinale, âgés de 6 à 20 ans. Des travaux de recherche ont montré que le riluzole aurait un effet protecteur sur les motoneurones. Le riluzole réduit la transmission glutamatergique. Son action neuroprotectrice est probablement liée à une inhibition des canaux sodiques et à une réduction de la libération de glutamate. Métabolisé par le foie, il est hydroxylé puis glucuroconjugué. L'élimination se fait par voie rénale : 90% de la dose sont éliminés dans les urines, principalement sous forme de métabolites glucuroconjugués (2% sous forme inchangée). Etude préalable de pharmacocinétique Si le riluzole est déjà prescrit et montre son efficacité depuis plusieurs années chez les adultes atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA), il a été très peu utilisé chez les enfants. D'où la nécessité d'une étude pharmacocinétique pour déterminer la quantité de riluzole dans le sang des enfants et jeunes adultes après une prise quotidienne de plusieurs jours. Quatorze patients volontaires, âgés de 6 à 15 ans, ont été traités par 50 mg de riluzole chaque jour, pendant sept jours. Le septième jour, ils ont été hospitalisés pendant 24 heures. Des prélèvements sanguins ont été faits à intervalles réguliers pour déterminer les quantités de riluzole encore présentes dans l'organisme au fil du temps. La comparaison des résultats obtenus avec les données de pharmacocinétique établies chez les adultes a permis d'adapter de manière précise la dose à donner aux enfants et jeunes adultes. Evaluation de l'efficacité L'objectif est d'évaluer si le riluzole peut stabiliser la fonction motrice des enfants et des jeunes adultes atteints d'amyotrophie spinale, leur permettant de conserver leurs capacités pour effectuer les gestes de la vie quotidienne. Après la phase préalable de pharmacocinétique réalisée dans le seul centre de Garches (Hôpital Raymond Poincaré), l'essai a été généralisé à 13 autres centres hospitaliers en France. Il s'agit des consultations de maladies neuromusculaires à Paris (Hôpital Trousseau, hôpital Necker), Lille (Hôpital Roger Salengro), Vandoeuvre-les-Nancy (Hôpital des Enfants), Lyon (CHU Lyon Sud / Pierre Bénite), Marseille (CHU La Timone), Clermont-Ferrand (CHU Hôtel-Dieu), Nice (Hôpital l'Archet II), Limoges (CHU Dupuytren), Montpellier (Hôpital Guy de Chauliac), Toulouse (Hôpital des Enfants), Reims (Hôpital Américain), Bordeaux (CH Pellegrin / Pédiatrie). Le diagnostic d'amyotrophie spinale de type II ou III est confirmé par analyse génétique. Les principaux critères de non inclusion sont les suivants : insuffisance hépatique, insuffisance rénale ou insuffisance cardiaque grave, pneumopathie en cours, infection pulmonaire en cours, intervention orthopédique majeure programmée ou ayant lieu dans l'année, etc. L'étude est randomisée en double aveugle contre placebo. 150 patients âgés de 6 à 20 ans devraient être inclus. Au terme du traitement, la comparaison des deux groupes de malades (le groupe ayant reçu le riluzole et celui ayant reçu le placebo) permettra de conclure ou pas à une stabilisation de la fonction motrice par le riluzole. Pour assurer leur suivi, les patients sont vus tous les trois mois en consultation jusqu'à la fin de l'essai. Les résultats sont attendus courant 2009. Dominique Charrier - TNB |
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