Titre : | Dystrophie musculaire de Duchenne : Diminuer la mortalité par un traitement préventif de périndopril |
Revue : | Bulletin Myoline, 91 |
Type de document : | Publication AFM |
Année de publication : | 07/2007 |
Pages : | p. 1 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | dystrophie musculaire de Duchenne ; enfant ; essai clinique ; essai multicentrique ; fonction ventriculaire gauche ; périndopril ; prévention des complications ; systole ; taux de survie |
Résumé : | Texte intégral de l'article L’administration précoce d’un traitement de périndopril est associée à une réduction de la mortalité chez des enfants atteints de dystrophie musculaire de Duchenne présentant une fraction d’éjection ventriculaire gauche initiale normale. Tels sont les résultats, publiés dans la revue American Heart Journal, d’une étude menée sur dix ans dans dix centres français. Chez les enfants atteints de dystrophie musculaire de Duchenne (DMD), l’atteinte cardiaque est inévitable et représente, avec l’insuffisance respiratoire, la cause la plus fréquente d’issue fatale. En effet, la survenue d’une dysfonction ventriculaire gauche évoluant vers une insuffi sance cardiaque entraîne le décès d’approximativement 40% des patients entre l’âge de 10 à 30 ans. De ce fait, une prise en charge précoce est préconisée. Les résultats à 5 ans d’une étude à long terme, publiée en mars 2005, coordonnée par le Pr Denis Duboc (hôpital Cochin) et le Dr Henri-Marc Bécane (Institut de Myologie) avait, en effet, démontré l’effet préventif d’un IEC, le périndopril (inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine II) sur la survenue et la progression de la dysfonction ventriculaire gauche chez des enfants atteints de DMD ayant une fraction d’éjection ventriculaire gauche initiale normale. Cet essai clinique multicentrique, incluant 57 enfants DMD sans symptomatologie cardiaque lors de l’inclusion et âgés de 9,5 à 13 ans, a été mené en deux temps pendant 5 ans. La première phase, randomisée en double aveugle versus placebo a duré 3 ans. Les 28 enfants traités (groupe 1) ont reçu une dose quotidienne de 2 à 4 mg de périndopril, les 29 enfants « contrôle » (groupe 2) recevant du placebo. Au cours de la seconde phase, en ouvert, le périndopril a été administré à tous les enfants pendant 2 ans. La fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) a été mesurée à l’inclusion, à l’issue de la phase I et à la fi n de la phase II. Après cette période de 5 ans, tous les enfants sont restés dans le protocole thérapeutique ouvert de périndopril, prescrit à la dose quotidienne de 2 à 4 mg et ce, pour un suivi supplémentaire de 5 ans (période d’extension). L’objectif étant d’évaluer le taux de survie à 10 ans. La prescription d’autres produits à visée cardiaque, déjà autorisée à la phase II, était permise durant cette phase d’extension. Dès la phase II, 9 patients ont été traités par bêta-bloquant (4 dans le groupe périndopril et 5 dans le groupe placebo). Aucun autre patient n’a reçu de bêta-bloquant pendant les 5 ans d’extension. Quelle que soit la phase de l’étude, à aucun des patients n’a été administré de la digoxine, de la spironolactone ou des stéroïdes. Concernant les 57 enfants inclus, les informations (compliance au traitement, suivi médical, survie) ont été recueillies, chaque année et au terme de la période d’extension, par communications téléphoniques avec la famille, le médecin référent et éventuellement la mairie (état civil). Au terme du suivi à 10 ans, 26 enfants sur 28 (92,9%), appartenant au groupe ayant reçu du périndopril dès le début de l’étude soit précocement, étaient en vie. Par contre dans le groupe « contrôle », pour lequel l’administration du périndopril a été retardée, 19 enfants sur 29 (65,5%) ont survécu. L’initiation précoce d’un traitement de périndopril confère une réduction du risque absolu de 27,4% des causes de mortalité (mort subite ou due à une défaillance cardio-respiratoire). Les résultats de cette étude mettent en exergue la nécessité d’un « screening » cardiaque « rigoureux » de tous les enfants DMD et l’utilisation précoce d’un IEC chez ces enfants présentant une dysfonction systolique de même que chez ceux ayant une FEVG normale. Reste à déterminer l’âge optimal d’initiation du traitement. American Heart Journal on line, 30 juin 2007 |
Voir aussi : |
Documents numériques (1)
91_myoline indd.PDF Adobe Acrobat PDF |