Résumé :
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La diminution de la force et l’exacerbation de la fatigue neuromusculaire sont fortement impliquées dans l’altération des capacités fonctionnelles, de la tolérance à l’effort et du pronostic de patients porteurs de pathologies chroniques variées. Ces altérations peuvent trouver leurs origines dans des atteintes primaires de la fonction neuromusculaire et/ou des atteintes secondaires causées, par exemple, par une diminution de l’activité spontanée favorisée par une pathologie chronique. Ainsi, la faiblesse et une exacerbation de la fatigabilité musculaire sont des symptômes très fréquemment rapportés dans les maladies neuromusculaires (myopathies/neuropathies d’origine génétique ou acquise) ainsi que les pathologies impliquant le système cardiovasculaire (insuffisance cardiaque) et/ou respiratoire (broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO)). Ces symptômes sont aussi fréquemment associés aux syndromes idiopathiques de douleurs chroniques accompagnées d’anomalies de la nociception (syndrome fibromyalgique). Le développement d’outils d’évaluation bien tolérés et fiables est d’une importance cruciale pour approfondir la compréhension des mécanismes physiopathologiques et pour disposer de critères de jugement de qualité dans le cadre d’études observationnelles et interventionnelles. Dans ce contexte, la stimulation artificielle s’est révélée être un outil performant pour évaluer in situ la fonction musculaire chez l’humain au repos et au cours de l’exercice. Plus spécifiquement, la stimulation magnétique des troncs nerveux périphériques a montré des prédispositions intéressantes en termes de tolérance pour l’évaluation de la fonction des muscles locomoteurs et respiratoires chez les patients. Au cours de ce travail, nous avons développé des outils d’évaluation de la force, de l’endurance et de la fatigue neuromusculaire en utilisant la neurostimulation magnétique et des protocoles d’exercice applicables chez le patient. Nous avons étudié leurs reproductibilités chez le sujet sain et chez le patient ainsi que leurs capacités à détecter des différences liées au sexe, à l’âge et au statut d’entrainement. Dans un second temps, nous avons appliqué nos évaluations dans le cadre de maladies neuromusculaires et de syndromes douloureux chroniques afin d’évaluer l’impact des altérations de la fonction neuromusculaire sur les symptômes, la tolérance à l’effort et la qualité de vie. Chez le patient BPCO, nous avons étudié les phénomènes de fatigue des muscles respiratoires et locomoteurs, leur impact sur la réponse à l’effort ainsi que leurs relations entre eux et avec les symptômes perçus. Chez ces patients, nous avons recherché les effets d’une prise en charge combinant un entrainement des muscles locomoteurs et un entrainement des muscles respiratoires sur ces paramètres.
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