Résumé :
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Le muscle strié squelettique est capable de régénérer. Nous avons étudié dans le muscle de la souris Swiss les événements cellulaires des phases de dégénérescence et de régénération qui suivent deux types de lésions: une lésion ischémique (dénervation-dévascularisation), et une lésion toxique (injection d'un venin de serpent, la notexine). L'étude comparative de ces deux modèles montre que la régénération est très influencée par le déroulement de la dégénérescence, notamment par la réponse angiogénique et la phagocytose des fibres dégénérées. Ces résultats ont été confrontés aux observations effectuées chez la souris mutante mdx, atteinte d'un déficit génétique en dystrophine, une protéine de liaison entre le cytosquelette et la matrice extra-cellulaire des fibres musculaires. Chez cette souris, dont les muscles striés sont le siège de cycles de nécrose-régénération spontanée, deux particularités ont été constatées: premièrement certains muscles ne dégénèrent pas malgré l'absence de dystrophine ; deuxièmement, chez les animaux âgés, les capacités de régénération s'épuisent et une fibrose diffuse (dystrophie) se développe. Nous nous sommes ensuite attachés à déterminer le rôle joué dans ces processus par certains facteurs de croissance, principalement le bFGF et les TGF Beta. Le bFGF favorise la régénération musculaire par des effets angiogéniques ou en stimulant la prolifération myoblastique. Le TGF Beta1, exprime au cours de la dégénérescence, régule la réponse inflammatoire et la prolifération des myoblastes en inhibant leur fusion, et pourrait contribuer au développement de la fibrose. Les TGF Beta2 et 3 ne sont detectés qu'après la phase de prolifération myoblastique, au niveau des noyaux des fibres néoformées. Ces observations in vivo, offrent de nouvelles perspectives dans la compréhension des mécanismes physiopathologiques du processus de dégénérescence-régénération musculaire.
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