Résumé :
|
La remarquable plasticité du muscle squelettique permet d'envisager l'exercice physique comme une approche thérapeutique. Cependant, cette potentialité demeure sujette à controverse dans le cas de maladies neuromusculaires, l'absence d'uniformité dans les méthodes d'entraînement employées ne permettant pas de conclure. De ce fait, notre volonté est de tenir compte des variabilités individuelles, aussi bien dans les qualités physiques de base que dans l'évolution du comportement moteur secondaire à une maladie, pour mettre en place des protocoles d'entraînements physiques individualisés. L'objectif principal de ce travail fut ainsi de valider chez la souris un outil permettant de mesurer de façon précise et fiable la capacité motrice aérobie, prérequis nécessaire à l'application d'un entraînement physique adapté à chacune. Après avoir validé un modèle de mesure appelé vitesse critique (VC) chez la souris saine, ceci quel que soit son fonds génétique (C57BL/6J, CD1 et FVB/N mâles) ou son genre (C57BL/6J femelles), nous nous sommes basés sur cet index pour évaluer l'effet d'un entraînement individualisé de courte durée sur les performances motrices et plusieurs paramètres musculaires des différents groupes murins. De façon surprenante, les résultats ont montré des améliorations de la VC et de la capacité musculaire oxydative, parfois non corrélées, et surtout dépendantes du fonds génétique des animaux. Ces données montrent qu'un entraînement identique pour tous et de courte durée peut, selon le fonds génétique, engendrer de façon précoce une adaptation mitochondriale sous-tendant l'amélioration des capacités motrices, sans modification structurale du muscle. Ces données nous ont conforté dans l'application à visée thérapeutique de l'exercice chez des modèles murins de pathologies du motoneurone. Après vérification de l'adéquation de la VC à l'évaluation des capacités motrices de modèles de paraplégie spastique héréditaire, d'amyotrophie spinale et de sclérose latérale amyotrophique, nous avons pu mettre respectivement en évidence chez ces modèles des déclins moteurs tardif, précoce, et modulable par l'entraînement physique. Cette dernière observation ouvre d'intéressantes perspectives thérapeutiques dans les pathologies entraînant des défauts moteurs d'origine variée. (résumé de l'auteur)
|