Titre : | une "aide à la toux" |
Revue : | Bulletin Myoline, 62 |
Auteurs : | Léger P ; Paulus J |
Type de document : | Publication AFM |
Année de publication : | 2002 |
Pages : | p. 3 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | contre-indication ; désencombrement bronchique ; encombrement bronchique ; étude d'évaluation ; maladie neuromusculaire ; prise en charge respiratoire ; rééducation respiratoire ; toux assistée |
Résumé : |
Texte intégral de l'article : L'encombrement bronchique constitue la cause la plus fréquente des détresses respiratoires dans les maladies neuromusculaires (MNM). Chez les patients dont l'état ventilatoire est précaire, la réalisation d'un drainage rapide et efficace est primordiale. Les techniques d'assistance au drainage, appelées " toux assistée ", ont pour objectif de mobiliser les sécrétions bronchiques ou les corps étrangers en utilisant le courant aérien expiratoire. L'éducation aux méthodes de drainages ou " d'aide à la toux " doit faire partie de la prise en charge respiratoire des patients atteints de MNM. Le bilan respiratoire doit donc inclure une évaluation de la toux subjective (puissance sonore) et objective (perméabilité des voies aériennes supérieures, force et capacité inspiratoire, force expiratoire). Augmenter le volume inspiratoire Dans les MNM, l'ensemble des muscles inspiratoires et expiratoires risque d'être affecté. L'objectif des techniques de toux assistée est d'amplifier chacune des phases de la toux. Dès que la capacité inspiratoire est insuffisante, il faut trouver la méthode adaptée pour permettre d'augmenter le volume intrapulmonaire " pré-tussif ". La respiration glosso-pharyngée ou "Frog" est une alternative. En effet, à l'image des batraciens, l'activité des muscles de la langue et du pharynx permet au malade d'inspirer successivement (sans expiration intermédiaire) plusieurs petits volumes courants (technique d'empilage "air stacking"). Certains patients la font spontanément, il faut encourager cette pratique (1). L'utilisation d'un ballon de réanimation type "Ambu" raccordé au masque nasal ou à une pièce buccale permet l'insufflation lente d'un ou plusieurs volumes de 500 à 1500 ml en plus du volume courant spontané du malade. Ce volume peut aussi être augmenté à l'aide d'un appareil barométrique "relaxateur de pression" (type Bird ou Alpha 200), la pression maximale inspiratoire doit alors être réglée suffisamment haute pour permettre une insufflation significative. Les patients ventilés par masque nasal ou par pièce buccale peuvent apprendre à fermer le larynx à la fin de l'insufflation, pour empêcher l'expiration et pouvoir stocker un second voire un troisième volume avant d'expirer. Cette technique, utilisable uniquement avec un appareil volumétrique, peut leur permettre de se désencombrer seul même en l'absence d'aide expiratoire manuelle (par augmentation du volume intrapulmonaire donc du débit expiratoire lors de la toux). Amplifier l'effort de toux La compression (aide manuelle) abdominale et/ou thoracique synchrone de l'effort de toux spontané permet d'amplifier l'effort de toux. La majorité des patients bénéficient d'une aide par compression abdominale. La compression abdominale et thoracique un peu plus difficile à réaliser n'est utile que si le thorax est très souple. La main ou les mains englobant la masse abdominale exercent vers l'arrière et vers le haut une pression. Celle-ci débute alors que la glotte est encore fermée (phase de compression) et se poursuit avec l'effort de toux du patient. La synchronisation est essentielle pour assurer une efficacité et ne pas engendrer de douleur. Précautions d'emploi Un préalable aux manœuvres de " toux assistée " est de s'assurer de l'absence de contre-indication : une chirurgie abdominale récente contre-indique les compressions abdominales. Une prise alimentaire récente impose de respecter si possible un délai d'une heure. Une gastrostomie nécessite de modifier les appuis au niveau de l'abdomen. La présence d'une scoliose sévère non opérée ou d'une obésité majeure entraîne une forte diminution de l'efficacité des manœuvres (mais une aide " médiocre " à la toux reste préférable à l'abstention). Chez les patients privés d'une toux efficace, les fluidifiants sont dangereux, si besoin préférer un aérosol suivi d'un désencombrement effectué par un professionnel. Enfin, l'état d'hydratation du patient est un élément à ne pas négliger (les patients limitent leur ingestion liquidienne pour ne pas demander à uriner), surtout en période d'encombrement (température, sécrétions plus épaisses…). (1) L'enseignement de la méthode a été délaissé, au moins en France. Une vidéo-cassette réalisée en Angleterre existe. Elle est disponible en Anglais. |
Voir aussi : |
Documents numériques (1)
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