Titre : | PM et DM : corticothérapie en première intention |
Revue : | Bulletin Myoline, 63 |
Auteurs : | Collectif, Auteur |
Type de document : | Publication AFM |
Année de publication : | 2002 |
Pages : | p.2 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | corticothérapie ; dermatomyosite ; polymyosite ; posologie ; prednisone |
Résumé : |
Texte intégral de l'article : Le traitement des polymyosites (PM) et des dermatomyosites (DM) était au programme de la 2ème Journée de Myologie (30 mai 2002, Institut de Myologie). Si la prévention des pneumopathies d'inhalation et la kinésithérapie restent indispensables dans la prise en charge, un traitement médicamenteux précoce bien conduit permet souvent l'amélioration du déficit musculaire. La corticothérapie constitue le traitement de première intention. Si l'efficacité clinique est parfois lente (amélioration pouvant ne survenir qu'après 3 mois de traitement), elle est réelle dans plus de 70% des cas. Dans les formes modérées ou moyennement sévères, une corticothérapie orale, si possible, est utilisée. Pour être efficace à 80% dans les 6 premiers mois, elle doit répondre à trois règles strictes. La dose initiale doit toujours être élevée (au moins 1mg/kg/j de prednisone). Une augmentation de la posologie à 1,5 voire 2mg/kg/j est pratiquée dans les DM juvéniles ne répondant pas à la dose initiale (chez l'adulte résistant à la posologie initiale, il est préférable d'envisager une bi-thérapie). Le maintien de la dose initiale élevée est nécessaire jusqu'à la quasi régression du déficit moteur et la quasi normalisation des CPK, le délai moyen d'efficacité étant de 6 à 8 semaines. Une décroissance de la corticothérapie peut être entreprise à ce stade, elle est obligatoirement lente. Toutes les 2 à 3 semaines, la décroissance sera égale à 10% de la dose précédente. Cette décroissance s'effectuera en deux temps avec un palier correspondant à la demi-dose initiale. La seconde phase de la décroissance sera poursuivie jusqu'à la dose minimale efficace qui est à maintenir 6 mois à 1 an minimum en absence de rechute. Une rechute clinique doit toujours évoquer la possibilité d'une myopathie surajoutée, notamment cortisonique. Le non-respect d'une de ces trois règles entraîne une perte d'efficacité importante de la corticothérapie (seulement 30% de bonne réponse à 6 mois). Dans les formes graves avec pneumopathie interstitielle, ou déficit moteur sévère, ou dysphagie, une corticothérapie intraveineuse (bolus de méthylprednisolone) est fréquemment utilisée en pratique clinique. Elle précède la corticothérapie orale qui prend le relais. Toutefois, aucune étude randomisée n'a permis de confirmer la réelle efficacité de ces bolus de méthylprednisolone. Généralement la présence de facteurs de gravité, tels qu'un début aigu très brutal, une atteinte du carrefour pharyngé, une pneumopathie interstitielle, une myocardite, entraîne une bi-thérapie d'emblée. Pr Patrick Chérin, Médecine Interne Hôpital Pitié-Salpétrière |
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Documents numériques (1)
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