Titre : | La maladie de Charcot-Marie Tooth (CMT) : du génotype au phénotype : Compte-rendu de la 8ème journées des maladies du système nerveux périphérique (La maladie de Charcot-Marie Tooth (CMT)) : 30-31 Janvier 2004; Paris |
Revue : | Bulletin Myoline, 72 |
Auteurs : | Collectif |
Type de document : | Publication AFM |
Année de publication : | 2004 |
Pages : | p 2 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | classification des maladies ; CMT forme axonale ; CMT forme démyélinisante ; CMT1A ; CMT1B ; CMT1C ; CMT1D ; CMT2 autosomique récessive ; CMT2A1 ; CMT2B ; CMT2C ; CMT2D ; CMT2E ; CMTX1 ; colloque ; connexine 32 ; corrélation génotype-phénotype ; électromyographie ; hérédité ; maladie de Charcot-Marie-Tooth ; symptôme clinique ; vitesse de conduction nerveuse |
Résumé : |
Texte intégral de l'article : " La maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT) : du génotype au phénotype " était un des thèmes des 8e Journées des Maladies du Système Nerveux Périphérique qui se sont tenues, à Paris, les 30 et 31 janvier 2004. La CMT est la neuropathie héréditaire sensitivo-motrice la plus fréquente. Sa prévalence est de 1/2500. La CMT est caractérisé par un déficit moteur et une amyotrophie progressive des extrémités des membres associés à des troubles sensitifs distaux de même topographie. Il existe une diminution ou une abolition des réflexes ostéotendineux (ROT). Pieds creux et scoliose participent au tableau clinique. La classification des différentes formes de CMT est basée sur le mode de transmission (autosomique dominant-AD ou récessif-AR ; dominant lié à l'X), l'examen électroneuromyographique (CMT démyélinisant défini par une vitesse de conduction motrice du nerf médian (VCM) < ou = 30 m/s, CMT axonal avec une VCM > 40 m/s et CMT intermédiaire avec une VCM entre 30 et 40 m/s), la génétique moléculaire. Les formes dominantes de CMT, démyélinisantes (CMT1), axonales (CMT2) et intermédiaires représentent 53% des cas alors que les formes récessives n'en constituent que 4%. Dans 35% des cas, il s'agit de cas isolés. CMT : formes dominantes Le CMT1A (AD, duplication 17p11.2 contenant le gène PMP22) est la forme la plus fréquente des CMT (70% des patients CMT1). Il existe une variabilité intra-familiale (âge de début, sévérité du phénotype, VCM). L'abolition des ROT et les pieds creux sont quasi constants. Une scoliose est observée dans 1/3 des cas. L'atteinte sensitivo-motrice distale est plus importante aux pieds qu'aux mains. Les VMC sont uniformément réduites sur tous les troncs nerveux et l'étude histologique de la biopsie nerveuse montre des aspects en " bulbes d'oignons ". Les autres formes de CMT1 sont rares voire exceptionnelles : CMT1B (gène PO), CMT1C (LITAF) et CMT1D (EGR2). Dans 88% des formes familiales dominantes de CMT1 sont identifiées une duplication en 17p11.2 et une mutation de la connexine 32 (Cx32). Le CMTDX (intermédiaire dominant lié à l'X, mutations de la Cx32) est caractérisé par l'absence de transmission père-fils et une évolution plus sévère chez les hommes que chez les femmes (troubles de la marche invalidants après 20 ans d'évolution : 60% des hommes contre 20% des femmes). Les symptômes apparaissent entre 10 et 20 ans (âge de début en partie déterminé par l'activité résiduelle de la protéine mutée) et l'atteinte des mains est souvent sévère. Chez 92% des hommes, la VCM du nerf médian se situe entre 20 et 40 m/s ; chez 80% des femmes, elle est supérieure à 40 m/s. Un processus de démyélinisation hétérogène est observé chez les femmes. Dans plus de 40% des familles sans transmission père-fils, des mutations de la Cx32 sont identifiées. D'évolution variable, parfois sévère, le CMT2B (AD, lié au gène RAB7) survient au cours des 2e et 3e décennies. Il se manifeste par une atteinte distale des membres inférieurs plus importante que celle des membres supérieurs, associée à des troubles trophiques (sans dysautomie). Le CMT2D (GARS) débute entre 16 et 30 ans. Caractérisé par une atteinte inaugurale et prédominante des membres supérieurs, il évolue lentement. Survenant avant 30 ans (parfois précoce : avant 5ans associé ou non à un retard moteur), le CMT2E (NEFL) se définit par une atteinte distale plus marquée aux membres inférieurs. La particularité du CMT2C (en 12q23-q24) est l'atteinte des cordes vocales et éventuellement du diaphragme. Quant au CMT2A (KIFB-b), il a été rapporté dans une famille au Japon. CMT : formes récessives Les formes AR se caractérisent souvent par une grande sévérité de la maladie. Le début est précoce (avant 3 ans voire dès la naissance) et la perte de la marche peut intervenir avant l'âge de 20 ans. Des signes particuliers peuvent être associés à la neuropathie (distale ou distale et proximale). Parmi les formes démyélinisantes AR (CMT4), le CMT4A (GDAP1) peut associer une atteinte des cordes vocales et du diaphragme. L'évolution du CMT4B1 (MTMR2) est marquée par une insuffisance respiratoire, une faiblesse musculaire faciale et des troubles de la déglutition. Les CMT, 4B2 (MTMR13), 4C (KIAA1985) et 4D (NDRG1) peuvent respectivement être associés à un glaucome congénital, une scoliose sévère et inaugurale, à une surdité. Le CMT4E et le CMT4F se caractérisent l'un par une hypotonie congénitale et l'autre par un retard moteur. Odile Dubourg Neurologue, Hôpital de la Salpétrière, Paris |
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