Titre : | Myosite : un effet indésirable grave de certains anti-cancéreux |
Auteurs : | S Marion, Auteur |
Type de document : | Brève |
Année de publication : | 27/07/2020 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | effet indésirable ; inhibiteur du point de contrôle immunitaire ; myopathie inflammatoire idiopathique |
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Texte intégral : |
Les inhibiteurs des points de contrôle immunitaires peuvent provoquer une myopathie inflammatoire précoce. Les myosites idiopathiques sont les plus précoces et les plus graves des effets indésirables musculaires ou articulaires auto-immuns en lien avec un traitement par inhibiteurs des points de contrôle (ou checkpoints) immunitaires (ICI). Les ICI sont des médicaments utilisés pour traiter certains cancers (de la peau, des poumons...). Lorsqu’ils provoquent une myosite, c’est après un délai médian de 31 jours seulement. La myopathie inflammatoire peut entrainer le décès (24% des cas), a fortiori si elle s’associe à une atteinte du muscle cardiaque (myocardite). Des traitements de plus en plus répandus Ces résultats sont issus d’une grande analyse franco-américaine des effets indésirables provoqués par les ICI déclarés dans la base de données Vigibase de l’Organisation Mondiale de la Santé. En février 2019, Vigibase comptait 1 288 cas d’effets secondaires auto-immuns rhumatologiques ou musculo-squelettiques, dont 465 myosites. Ces médicaments de plus en plus prescrits en cancérologie relèvent de l’immunothérapie, une stratégie de traitement qui consiste à stimuler le système immunitaire afin qu’il détruise lui-même les cellules tumorales. Ce faisant, les ICI favorisent également des manifestations d’auto-immunité comme les myosites, mais aussi la myasthénie. ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Les myosites, un effet secondaire précoce, fréquent et potentiellement grave des inhibiteurs des checkpoints immunitaires. L’arrivée des inhibiteurs des points de contrôle ou checkpoints immunitaires (ICI) en cancérologie a constitué une véritable révolution permettant de traiter des cancers jusqu’alors en impasse thérapeutique. Revers de leur efficacité pour booster l’action anti-tumorale du système immunitaire, les ICI favorisent également la survenue des pathologies auto-immunes à l’exemple des myopathies inflammatoires (ou myosites idiopathiques). Une analyse de grande ampleur Une équipe franco-américaine, comptant des chercheurs de l’Institut de Myologie (Paris), a mené une étude rétrospective observationnelle de la base de données de pharmacovigilance Vigibase de l’Organisation Mondiale de la Santé. Parmi les 1 288 effets secondaires d’origine immunologique rhumatologiques ou musculo-squelettiques déclarés à Vigibase jusqu’en février 2019, les myosites sont les complications : - les plus fréquentes (n=465) après les arthrites (n=606) et avant la sarcoïdose (n=94) ; - les plus précoces, avec un délai médian d’apparition de 31 jours, contre plus d’un an (395 jours) pour la sclérodermie, - les plus souvent létales avec un taux de décès de 24%, qui peut aller jusqu’à 56,7% lorsqu’une myocardite s’associe à la myosite. Les myosites surviennent plus souvent lors d’un traitement par une combinaison d’ICI plutôt que par un seul ICI, et avec une monothérapie anti-PD1 ou anti-PDL1 plutôt qu’anti-CTL4. |
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Documents numériques (1)
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