Titre : | Myopathie GNE : la supplémentation en acide sialique échoue, mais… |
Auteurs : | S Marion, Auteur |
Type de document : | Brève |
Année de publication : | 18/06/2019 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | acide sialique ; enzyme ; essai clinique ; essai clinique de phase 2 ; essai clinique de phase 3 ; gène GNE ; maladie neuromusculaire ; myopathie liée à GNE ; N-acetylmannosamine (ManNac) |
Lien associé : | Lien vers la Brève du site AFM-Téléthon |
Texte intégral : |
Brève publiée sur le site Internet de l'AFM Le résultat négatif de l’acide sialique dans la myopathie GNE ne marque pas la fin de cette piste thérapeutique. La myopathie GNE (ou myopathie de Nonaka) résulte d’anomalies du gène GNE, qui code une enzyme impliquée dans la synthèse de l’acide sialique. La maladie se caractérise par un taux d’acide sialique réduit de 30 à 60% dans les muscles atteints. Un échec à mieux comprendre Un essai clinique de phase II d’apport d’acide sialique à libération prolongée par voie orale, mené chez 47 personnes, avait eu des résultats prometteurs. Un essai de phase III, contre placebo, a donc été mené dans plusieurs pays dont la France, chez 89 personnes. Ses résultats, annoncés dès 2017, ont finalement été publiés en avril 2019 : il n’existe pas de différence significative sur la force musculaire entre le groupe traité par acide sialique et le groupe sous placebo. Pour expliquer cette absence d’efficacité, les auteurs émettent différentes hypothèses : l’intervention d’autres facteurs que la baisse de l’acide sialique dans la genèse de la myopathie GNE, une durée d’essai (11 mois) trop brève au regard de la lenteur d‘évolution de la maladie, une pénétration insuffisante de l’acide sialique dans le tissu musculaire… Ces possibilités ont également été évoquées par Zohar Argov, un spécialiste de la myopathie GNE, lors du congrès Myology 2019 organisé par l’AFM-Téléthon en mars à Bordeaux. Une voie encore d’actualité Une autre approche pourrait changer la donne. Elle consiste à apporter non plus directement de l’acide sialique, mais l’un de ses précurseurs : le ManNAc (ou N-Acetyl-D-mannosamine). Il a fait l’objet d’un essai clinique de phase II pendant deux ans et demi chez 12 personnes atteintes de myopathie GNE. Ses résultats ont été présentés lors du congrès de l’Association américaine de neurologie en mai 2019. Ils montrent une augmentation des niveaux d’acide sialique dans le sang, mais aussi dans les muscles. Un essai clinique de plus grande ampleur du ManNAc contre placebo serait d’ores et déjà planifié. ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Brève publiée sur le site Internet de l'Institut de Myologie De l’acide sialique à son précurseur dans la myopathie GNE La myopathie GNE, ou myopathie distale de Nonaka ou encore myopathie héréditaire à inclusions de type 2 (IBM2) se caractérise par une faiblesse musculaire qui prédomine aux extrémités et épargne le quadriceps. Son extrême rareté (1 cas pour 100 000) complique la mise en place d’essais cliniques. Une absence d’efficacité, mais… En 2015, un essai de phase III randomisé en double aveugle contre placebo a néanmoins pu être initié, notamment en France. Son objectif était d’évaluer l’efficacité, contre placebo, de l’acide sialique à libération prolongée. La myopathie GNE est en effet due à des mutations d’un gène GNE, qui code une enzyme impliquée dans la synthèse de l’acide sialique (ou N-acétylneuraminique) et elle se caractérise par une réduction de 30 à 60% du taux de ce composé dans les muscles atteints. Alors qu’un essai de phase II de supplémentation avait eu des résultats intéressants sur la force musculaire, l’essai de phase III n’a pas confirmé ce bénéfice. En dépit d’une augmentation du taux plasmatique d’acide sialique, aucune différence significative sur la force musculaire n’a été constatée entre le groupe traité et le groupe sous placebo, des résultats négatifs annoncés dès 2017 et finalement publiés en avril 2019. Les auteurs avancent plusieurs hypothèses pour expliquer cet échec : une concentration en acide sialique insuffisante dans les muscles, des altérations du fonctionnement cellulaire, une physiopathologie sous-jacente plus complexe que le simple déficit en acide sialique… Ils insistent néanmoins sur l’utilité de ce premier essai clinique de phase III dans la myopathie GNE, qui a permis notamment de valider une échelle d’évaluation spécifique de la maladie (GNEM-FAS). La voie du ManNAc Les auteurs rappellent également que la voie de synthèse de l’acide sialique reste malgré tout prometteuse. Ainsi, un essai clinique de phase II mené chez 12 patients atteints de myopathie GNE, a exploré la tolérance, la pharmacocinétique et les effets biochimique d’un apport par voie orale pendant deux ans et demi d’un précurseur de l’acide sialique, la N-Acetyl-D-mannosamine ou ManNAc. Présentés lors du congrès de l’Association américaine de neurologie en mai 2019, les résultats de cet essai montrent une augmentation soutenue des niveaux d’acide sialique dans le sang, mais aussi dans les muscles. |
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