Titre : | Myosites : prendre soin aussi de ses artères et de ses veines |
Auteurs : | S Marion, Auteur |
Type de document : | Brève |
Année de publication : | 24/01/2022 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | myopathie inflammatoire idiopathique |
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Texte intégral : |
Brève AFM Plusieurs grandes études concluent à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires. Une éventualité à prendre en compte pour mieux la prévenir ! Les artères coronaires apportent nutriments et oxygène au cœur. Lorsque leur diamètre se réduit, le muscle cardiaque (myocarde) peut en souffrir, avec la survenue par exemple d’une angine de poitrine. Une équipe de chercheurs taiwanais a évalué la fréquence d’une atteinte des artères coronaires (ou coronaropathie) en comparant les données de soins sur dix ans de 1 145 adultes atteints de myosite à celles de plus de 700 000 personnes non atteintes de myosite. Une fréquence accrue d’atteinte des vaisseaux du cœur Le risque de développer une maladie des artères coronaires s’est avéré multiplié par 2,21 en cas de dermatomyosite et par 3,73 en cas de polymyosite. Pour l’expliquer, les auteurs de l’étude évoquent une inflammation du muscle cardiaque, de ses petits vaisseaux et des artères coronaires. Ils admettent toutefois que des recherches sont nécessaires pour comprendre le mécanisme exact de la coronaropathie en cas de myosite. C’est également la conclusion des auteurs d’une seconde étude, menée en Suède. Elle a porté sur 655 personnes atteintes de dermatomyosite, de polymyosite ou de myosite à inclusions, et sur 6 813 personnes indemnes de ces maladies. Ses résultats montrent que le risque de survenue d’un premier syndrome coronarien aigu, c’est-à-dire d’un manque d’oxygène du myocarde qui évolue, en l’absence de traitement, vers un infarctus, est 2,4 fois supérieur en cas de myosite. La phlébite et l’embolie pulmonaire aussi Une équipe chinoise a, pour sa part, analysé 22 études rassemblant plus de 25 000 participants au total et portant sur la survenue de maladies cardiovasculaires au sens large (atteinte des artères du cœur mais aussi des vaisseaux du cerveau ou des veines) dans la dermatomyosite et la polymyosite. Dans ces deux types de myopathies inflammatoires, le risque cardiovasculaire augmente significativement, d’un facteur 2,37 en moyenne. Il est multiplié par plus de 5 pour la phlébite (un caillot de sang s’est formé dans une veine) et l’embolie pulmonaire (le caillot a migré dans une artère des poumons). Ce sur-risque est plus important chez les hommes, dans les cinq premières années qui suivent le diagnostic, période où la maladie est souvent la plus active, et en Amérique du nord (x 4,28) qu’en Europe (x 2,29). Se saisir des moyens d’agir Ces résultats doivent inciter à agir sur tous les facteurs surajoutés connus pour favoriser la survenue ces différentes maladies cardiovasculaires, comme une activité physique insuffisante, un diabète ou une hypertension artérielle non soignée ou traitée de façon insuffisante, une augmentation du taux de mauvais cholestérol (LDL) ou encore un tabagisme. Brève AIM Les myosites s’accompagnent d’un sur-risque cardiovasculaire selon plusieurs études de grande ampleur. Avoir une dermatomyosite ou une polymyosite serait, en soi, un facteur de risque de coronaropathie, même si les mécanismes physiopathologiques sous-jacents restent à identifier avec précision. Telle est la conclusion d’une étude menée à Taiwan. Elle a porté sur les données d’assurance maladie de 1 145 adultes atteints de myosite, comparées à celles de 732 723 patients contrôles appariés en âge et en genre, mais aussi en facteurs de risque cardiovasculaires. Une cardiopathie ischémique plus fréquente Publiés en mars 2019, ses résultats retrouvent : • une incidence de coronaropathie pour la dermatomyosite et la polymyosite de respectivement 15,1 et 30,1 pour 1 000 personnes-années, versus 8,4 et 10,5 pour 1 000 personnes-années dans le groupe contrôle ; • un risque (hazard ratio ou HR) ajusté d’atteinte coronarienne de 2,21 pour le sous-groupe dermatomyosite et de 3,73 pour le sous-groupe polymyosite par rapport à la population contrôle. Une deuxième étude, conduite en Suède, a évalué le risque de survenue d’un premier syndrome coronarien aigu dans une cohorte de 655 patients atteints de dermatomyosite, de polymyosite ou de myosite à inclusions, en comparaison d’une cohorte de 6 813 sujets contrôles. Egalement publiés en mars 2019, ses résultats montrent : • une incidence du premier syndrome coronarien aigu de 15,6 pour 1000 personnes-années en cas de myosites, avec un risque (HR) global de 2,4 comparé à la population générale, ; • un sur-risque maximal dans l’année qui suit le diagnostic (HR de 3,6), peut-être en raison de l’activité intense de la maladie ou de l’introduction des immunosuppresseurs durant cette période ; • une augmentation du risque de syndrome coronarien aigu plus prononcée que la moyenne (HR de 3) pour les femmes et les patients âgés de 69 à 90 ans ; • un premier syndrome coronarien aigu survenant plus tôt dans le groupe myosite que dans le groupe contrôle. Le texte de cette Brève AIM est complet sur le document numérique attaché à cette notice |
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