Résumé :
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La dystrophine est une des protéines les plus grandes de l’organisme, localisée à la face interne de la fibre musculaire squelettique, où elle assure un lien structurel entre le cytosquelette et le sarcolemme, via un ensemble de protéines appelé «complexe des protéines associées à la dystrophine» (CPAD). Elle est de plus impliquée dans des cascades de signalisation cellulaire soit directement en régulant des protéines membranaires telles que les canaux calciques, soit indirectement par l’intermédiaire des voies de signalisation calciques ou de l’oxyde nitrique (NO). Au cours de la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD), non seulement la dystrophine fait défaut, mais l’expression des protéines constitutives du CPAD est également très réduite. La fragilité excessive de la membrane vis-à-vis d’un stress mécanique et l’augmentation de sa perméabilité, la dysrégulation de l’homéostasie calcique, les perturbations de la NO synthase, le stress oxydatif qui tous résultent de la perte de la dystrophine sont à l’origine de la nécrose musculaire, suivie d’une régénération initialement efficace. Avec le temps, celle-ci s’épuise, inflammation et fibrose endomysiale s’installent, avec le remplacement progressif des fibres musculaires par du tissu fibro-adipeux et la perte de la fonction musculaire.
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