Résumé :
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La myopathie GNE est une maladie neuromusculaire rare et de description relativement récente. Elle touche une population majoritairement d’âge adulte et se transmet selon un mode autosomique récessif. Bien que rare et universelle, elle prévaut dans la communauté juive d’origine perse installée en Israël ou aux États-Unis, dans des populations extrême-orientales (Japon et pays avoisinants) et, plus près de chez nous, en Bulgarie. Elle entraîne une faiblesse musculaire prédominant sur les extrémités (myopathie distale), touchant initialement, et de façon prépondérante, les muscles releveurs de pieds. Le terme générique de myopathie GNE fait désormais consensus et recouvre plusieurs entités précédemment décrites : la myopathie respectant le quadriceps, la myopathie à inclusions autosomique récessive (hIBM), la myopathie distale de type Nonaka (ou DMRV pour distal myopathy with rimmed vacuoles). Cette myopathie est due à un dysfonctionnement du gène GNE codant une enzyme bifonctionnelle, l’UDP-N-acétylglucosamine-2-épimerase/N-acétylmannosamine kinase. Celle-ci intervient à deux niveaux dans la voie métabolique aboutissant à la synthèse de l’acide sialique. L’acide sialique, aussi appelé acide N-acétylneuraminique (Neu5Ac ou NANA en abrégé), est un monosaccharide indispensable à d’autres molécules, protéiques ou lipidiques, nécessitant des résidus sucrés à leur surface pour un bon fonctionnement. La myopathie GNE s’accompagne de lésions histologiques (vacuoles bordées) à l’intérieur des fibres musculaires. Celles-ci sont assez typiques dans un contexte clinique évocateur, mais non spécifiques et inconstantes d’un muscle à l’autre. Le diagnostic positif de la myopathie GNE repose sur la clinique, dont l’imagerie musculaire, et sur les études génétiques. Si des essais thérapeutiques prometteurs se développent actuellement pour pallier le défaut métabolique récemment mis au jour, le traitement de cette myopathie reste pour l’instant purement symptomatique.
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