Résumé :
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Une amélioration fonctionnelle des mouvements de l'épaule, de 25° en abduction et de 29° en élévation antérieure, a été observée après arthrodèse scapulo-thoracique chez des patients atteints de dystrophie musculaire facio-scapulo-humérale (FSH). La majorité des patients rapportent une amélioration des activités quotidiennes telles que s'habiller, se brosser les cheveux et manger. Résultats d'une étude incluant 49 arthrodèses effectuées chez 33 patients. Chez les patients atteints de dystrophie musculaire facio-scapulo-humérale (FSH), l'atteinte des muscles fixateurs de l'omoplate entraîne un décollement de l'omoplate du plan thoracique avec diminution de l'amplitude et de la force de l'abduction et de l'élévation antérieure du bras. Une amélioration fonctionnelle peut être obtenue après arthrodèse scapulo-thoracique (AST) chez ces patients. Une étude réprospective incluant 33 patients atteints de FSH ayant subi une AST, entre 1974 et 1977, a été réalisée. Les âges moyens au moment du diagnostic et au moment de la chirurgie étaient respectivement de 20 ans (10-35 ans) et de 27,9 ans (16-56 ans). Une intervention bilatérale avait été pratiquée chez seize patients (cinq femmes et onze hommes), l'intervalle moyen entre les deux AST étant de 21 mois (7-59 mois). Chez les autres patients, seule une intervention unilatérale avait été effectuée. Deux patients (AST bilatérale) ayant été perdus de vue, l'analyse a porté sur 47 AST réalisées chez 31 patients (12 femmes et 19 hommes). La technique chirurgicale décrite par Letournel et collaborateurs avait été utilisée pour tous les patients, l'intervention étant réalisée par deux chirurgiens. Le suivi post-opératoire des patients a été de 102 mois en moyenne. Une technique bien maîtrisée L'AST selon la technique de Lourdel et collaborateurs consiste à solidariser les 4è, 5è et 6è côtes à l'omoplate. Les côtes sont solidarisées principalement au bord vertébral de l'omoplate. La position dans laquelle l'omoplate est fixée contrôle directement les résultats fonctionnels et esthétiques. A l'origine, les patients étaient plâtrés pendant trois mois après l'intervention. A partir de 1982, le plâtre a été remplacé par le port d'un bandage maintenant le coude contre le corps pendant deux mois et l'utilisation d'une écharpe durant un mois supplémentaire. Des exercices isométriques ont été pratiqués immédiatement en post-opératoire et pendant les deux mois d'immobilisation. Des mouvements pendulaires puis des exercices dynamiques ont été respectivement pratiqués durant les 3è et 4è mois après l'arthrodèse. Des résultats concluants Selon les résultats de cette étude, Le gain fonctionnel post-opératoire a été en moyenne de 25° en abduction et de 29° en élévation antérieure du bras, sans diminution notable avec le temps (hormis chez 3 patients atteints d'une forme sévère). Après l'intervention, les activités quotidiennes (habillage, brossage des cheveux, alimentation…) sont améliorées chez 29 patients. Vingt et un notent une amélioration de la force musculaire lors du port de charges lourdes. L'endurance est nettement améliorée chez 25 patients. L'AST apparaît indiquée à tous les âges chez les patients atteints de FSH ayant une incapacité fonctionnelle ou une déformation. Cette chirurgie n'est pas indiquée chez les patients présentant une forme sévère si la manœuvre décrite par Horwitz et Toscantins (abduction active alors que l'examinateur maintient l'omoplate contre le thorax) est négative. La technique de Letournel et collaborateurs apporte des résultats cliniques satisfaisants dans plus de 90% des cas. Elle assure une grande surface de contact entre les côtes et l'omoplate. L'utilisation simultanée de plaques et de vis fournit une meilleure stabilité immédiate et favorise la fusion osseuse, tout en permettant une récupération relativement rapide. Aucun effet sur la fonction respiratoire n'a été observé. Des complications ont été rapportées : épanchement pleural (4 patients), atélectasie (1 patient), fracture bilatérale de l'omoplate (1 patient), fracture des 5è et 6è côtes (1 patient), complications neurologiques spontanément réversibles (2 patients). (Bulletin Myoline, 68, 2003, p.3)
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