Résumé :
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La contraction musculaire est déclenchée par relâchement massif de calcium des stocks internes de la cellule (reticulum sarcoplasmique) dans le cytoplasme suite à la dépolarisation de la membrane plasmique. Ce processus constitue le couplage excitation-contraction. La libération de calcium hors du reticulum est réalisée par un canal calcique, le récepteur de la ryanodine (RyR). Le RyR appartient à un complexe macromoléculaire, le complexe de relâchement du calcium, localisé dans une structure particulière du muscle : la triade, La triade est composée de deux membranes de reticulum situées de part et d'autre d'une invagination de la membrane plasmique, le tubule T. L'une des protéines associées au RyR au sein du complexe de relâchement du calcium est la triadine. Quatre isoformes de la triadine ont été clonées au laboratoire : Trisk 95, Trisk 51, Trisk 49 et Trisk 32. Ce sont des protéines transmembranaires du reticulum sarcoplasmique qui se distinguent les unes des autres par leur longueur et par les derniers acides aminés C-terminaux dont la séquence est spécifique à chaque isoforme. Trisk 95 et Trisk 51 sont localisées à la triade où elles sont associées au RyR, tandis que Trisk 49 est dans le reticulum sarcoplasmique longitudinal au niveau de la strie Z. Trisk 32, quant à elle, est à la fois dans les triades et dans le reticulum longitudinal. Il a été montré au laboratoire que la surexpression de Trisk 95 par des adénovirus dans des cultures primaires de myotubes abolit le couplage excitation-contraction, ce qui n'est pas le cas lors de la surexpression de Trisk 51. Les fonctions de Trisk 49 et de Trisk 32 son encore inconnues dans le muscle squelettique. Cependant Trisk 32, qui est l'isoforme cardiaque majoritaire (CT1, Cardiac Triadin 1), provoque des arythmies et une hypertrophie lorsqu'elle est surexprimée dans le coeur. Elle interagit avec l'isoforme cardiaque du RyR et il a été montré au laboratoire que, dans un modèle cellulaire, elle est associée avec le seul autre canal calcique du reticulum sarcoplasmique, le récepteur de l'inositol-1,4,5-trisphosphate (IP3R). Le but de mon travail de thèse est d'identifier précisément la localisation subcellulaire de Trisk 32, afin de pouvoir étudier son interaction avec différentes protéines in-vivo dans le muscle squelettique. Ceci devrait nous donner des indications sur la fonction de cette isoforme. De nombreux outils ont été développés au le laboratoire pour étudier les triadines. Ainsi nous disposons d'anticorps spécifiques de haute affinité et d'adénovirus codant chaque isoforme permettant leur surexpression dans différents modèles (animaux, cellulaires). Une souris déficiente en triadine (souris KO triadine), a été également développée au laboratoire et est maintenant disponible, sa caractérisation constitue une partie de mon travail de thèse. En outre cette souris est également un outil précieux pour l'étude de la fonction de Trisk 32, et de l'implication de la triadine dans des myopathies, notamment les myopathies structurales à cores. Les myopathies à cores sont, pour la moitié des patients, imputables à des mutations du RyR ou du récepteur des dihydropyridines (DHPR). Cependant pour 50% des malades, aucune mutation n'a été identifiée dans ces deux protéines. Chez ces patients, on suspecte des mutations des protéines associées au RyR et au DHPR, et donc de la triadine. Ainsi, la souris KO triadine pourrait être un modèle d'études des myopathies à cores. Cependant, l'identification d'autres pathologies musculaires chez cette souris invalidée pour le gène de la triadine n'est pas à exclure.
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