Résumé :
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La titine est une protéine géante exprimée dans les muscles squelettique et cardiaque. Un certain nombre de mutations pathogéniques ont été identifiées dans son dernier exon codant. La mutation la plus fréquente, FINmaj, conduit au remplacement de 4 acides aminés et est retrouvé chez de nombreux patients en Finlande. Cette mutation cause une dystrophie musculaire tibiale (TMD) à l'état hétérozygote et une dystrophie des ceintures de type 2J (LGMD2J) à l'état homozygote. Pour obtenir une modèle d'étude de la physiopathologie de ces maladies et évaluer des stratégies thérapeutiques, nous avons introduit la mutation FINmaj dans le génome murin par une stratégie de knock-in par recombinaison homologue. Ce modèle reproduit les symptômes aussi bien de la TMD que de la LGMD2J. Compte-tenu de la grande taille de l'ADNc de la titine (~100kb), des stratégies classiques de transfert de gène ne sont pas envisageables comme approche thérapeutique. Pour s'affranchir de ce problème, nous avons testé une approche de trans-épissage de l'ARN via le spliceosome (spliceosome-mediated RNA trans-splicing, SMaRT) pour remplacer le dernier exon du messager de la titine. Des cellules HER911 exprimant un mini-gène de la titine portant la mutation FINmaj dans le dernier exon ont été transfectées avec un plasmide codant une molécule de pré-trans-épissage en 3' portant le dernier exon sain de la titine. Des analyses de RT-PCR ont montré que le remplacement spécifique de la portion 3' du transcrit du mini-gène se produit par trans-épissage. Nous avons pu observé une réduction du niveau d'ARNm muté et l'apparition du gène corrigé sain. Des expériences pour délivrer les séquences de trans-épissage par des vecteurs AAV chez des souris portant la mutation FINmaj sont en cours d'investigation dans le laboratoire.
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