Résumé :
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Une biopsie musculaire pour être représentative d'une pathologie, doit toujours être réalisée après un bilan clinique, biologique et éventuellement fonctionnel et d'imagerie : le site à biopsier et la quantité de muscle à prélever sont alors choisis pour une rentabilité optimale. Dans le cadre d'une analyse structurelle des plaques motrices dans un contexte de diagnostic tout venant, le muscle deltoïde dans sa portion inférieure moyenne est une zone pertinente. La stimulation du muscle per opératoire permet la détection in vivo des plaques motrices. Une fois prélevé, le muscle est conditionné pour être fixé et congelé selon un processus spécifique pour les diagnostics de routine. Les cytopathies mitochondriales sont caractérisées en microscopie optique, après techniques de colorations spéciales et histoenzymatiques, par : des fibres rouges déchiquetées, une expression variable des enzymes de la chaîne respiratoire mitochondriale et une surcharge en lipides : ces anomalies sont inconstantes, d'intensité variable et doivent être rapportées à l'âge du patient. L'analyse de la biopsie musculaire en microscopie optique après techniques de colorations spéciales et histoenzymatiques dans le cadre d'une myasthénie est le plus souvent subnormale. L'étude morphologique des jonctions neuromusculaires est basée sur le marquage des compartiments pré et post synaptiques des jonctions neuromusculaires. Les jonctions neuromusculaires des muscles myasthéniques montrent de façon reproductible une augmentation de la fragmentation des gouttières primaires et un aplatissement de ces dernières. Des agrégats de RACh aneuraux ainsi que des extensions neuritiques non liées à des agrégats de RACh sont présents dans la plupart des cas. Nous avons également développé des approches de biologie moléculaire pour mettre en évidence des défauts de la neurotransmission. Le principe de ces analyse repose sur le fait que l'activité électrique du muscle réprime l'expression musculaire de certains gènes (les sous unités du RACh hormis epsilon, la myogénine, HDAC4, …). La mesure relative des quantités de plusieurs de ces gènes par RT-PCR révèle qu'ils constituent de bons marqueurs des perturbations de la neurotransmission et qu'ils permettraient de limiter l'analyse morphologique des jonctions neuromusculaires à celles qui présentent une dérégulation de l'expression de ces marqueurs. L'approche par RT PCR présente le double avantage d'être d'une part beaucoup plus rapide que l'analyse morphologique des jonctions neuromusculaires et d'autre part d'être informative même si la biopsie ne comporte pas de plaques motrices. Elle pourrait donc être envisagée à partir de biopsies à l'aiguille. Analyse des jonctions neuromusculaires dans d'autres pathologies neuromusculaires : la symptomatologie et l'analyse de la littérature suggère que les jonctions neuromusculaires pourraient être affectées dans d'autres pathologies que les myasthénies. Nous avons donc initié un programme de caractérisation des jonctions neuromusculaires dans différentes pathologies. Nous présenterons les premiers résultats pour les myopathies mitochondriales qui montrent une atteinte des jonctions neuromusculaires.
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