Résumé :
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L'isoforme RYR1 du récepteur de la ryanodine code pour un canal calcique principalement exprimé au niveau du réticulum sarcoplasmique du muscle squelettique. A ce jour, plus de 350 mutations ont été rapportées dans le gène RYR1. Ces mutations sont associées à deux grandes familles de pathologies, d'une part les myopathies induites associées à RYR1 telle l'hyperthermie maligne; d'autre part les myopathies congénitales associées (RYR1-Related Congenital Myopathies). Les RYR1-RCM sont caractérisées 1) par une présentation clinique allant de formes modérées peu ou non progressives, parfois à révélation tardive, à des formes néonatales très sévères voire létales; 2) par un mode de transmission autosomique dominant ou récessif et 3) par des phénotypes histologiques incluant des anomalies " classiques " telles que les cores (centraux, multiples, mini…) mais s'étendant également à des anomalies moins spécifiques telles que la disproportion de la taille des fibres ou la présence de centralisations nucléaires … Les anomalies histologiques pouvant varier par ailleurs avec l'âge ou le muscle exploré. La majorité des phénotypes s'inscrivent ainsi dans un continuum clinique et histologique qui rend difficile une nosographie basée exclusivement sur l'une ou l'autre de ces deux présentations. L'intégration des données apportées par les études génétiques peut alors apporter un éclairage intéressant. Ainsi par exemple, les mutations associées aux formes dominantes de myopathies à cores tel le CCD sont causées à plus de 80% par des mutations localisées dans le domaine membranaire de RYR1 tandis que les mutations associées aux formes récessives sont réparties de manière uniforme tout au long du gène. L'analyse extensive du gène RYR1 a montré que nombre de cas " sporadiques " étaient en fait des formes récessives et que des mutations de novo/dominantes sont identifiées dans près de la moitié des cas sporadiques restants. Si la majorité des mutations récessives sont des mutations faux-sens, de nombreuses mutations affectent la quantité de RYR1 présent dans le muscle. Les différentes combinaisons de mutations peuvent en partie expliquer la variabilité des présentations cliniques et histologiques des RYR1-RCM.
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