Résumé :
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Les syndromes myasthéniques congénitaux (SMC) constituent un groupe hétérogène d’affections génétiques responsables d’un dysfonctionnement de la transmission neuromusculaire qui se manifestent par une faiblesse musculaire accentuée par l’effort. L’expérience de notre réseau national d’étude des SMC présentée dans cet article concerne trois domaines : les difficultés du diagnostic, le profil évolutif, les résultats thérapeutiques en particulier pour les patients ne répondant pas aux anticholinestérasiques. Le retard au diagnostic était habituel du fait d’une confusion avec d’autres affections : myopathies congénitales car les patients SMC présentaient fréquemment des signes myopathiques au premier plan (faiblesse permanente masquant les fluctuations, atrophie, scoliose) et la biopsie révélait des anomalies de structure, de taille et de distribution des fibres (prédominance I et atrophie II), myasthénie séronégative surtout si le SMC débutait tardivement ; myopathies métaboliques en particulier en cas de surcharge lipidique sur la biopsie. Nous avons étudié le pronostic d’une série de 79 patients, mutés pour différents gènes : CHRNA, CHRNE, DOK7, COLQ, RAPSN, AGRN, MUSK. Le profil évolutif (aggravation progressive, exacerbations, stabilité, amélioration) pouvait varier pour un même patient tout au long de la vie. Les patients porteurs d’un SMC lié au gène DOK7 ont eu l’évolution tardive la plus sévère. Parmi les 8 patients au fauteuil roulant et ventilés, 6 étaient porteurs de mutations de ce gène. La grossesse était une cause fréquente de poussée. Les anticholinestérasiques représentent le traitement de première ligne pour le traitement des SMC, à l’exception du syndrome du canal lent et des SMC liés aux gènes COLQ et DOK7. Dans notre expérience, semblable à celle de la littérature, la 3,4-DAP fut un complément utile pour les patients présentant un SMC dû à une perte de RACh ou à des mutations du gène de la rapsyne. L’éphédrine a été administrée à 18 patients (8 DOK7, 5 COLQ, 4 AGRN, 1 RAPSN). La tolérance fut bonne. L’effet fut encourageant même pour les patients très atteints, en particulier en cas de mutations de gènes DOK7 et COLQ. Le salbutamol fut une bonne alternative chez un patient DOK7 présentant une allergie à l’éphédrine. Le traitement du syndrome du canal lent par quinidine ou fluoxetine ne fut pas toujours efficace.
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