Titre : | Prescrire ... un IEC en prévention dans la DMD |
Revue : | Bulletin Myoline, 56 |
Auteurs : | Bécane HM ; Biard E |
Type de document : | Publication AFM |
Année de publication : | 2001 |
Pages : | p. 3 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | adolescent ; arythmie cardiaque ; dystrophie musculaire de Duchenne ; enfant ; essai clinique ; essai en double aveugle ; essai multicentrique ; inhibiteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine ; périndopril ; pharmacologie ; prévention des complications ; ventricule gauche |
Résumé : |
Texte intégral de l'article : Les résultats d'un essai thérapeutique de prévention de la dysfonction ventriculaire gauche chez l'enfant atteint de dystrophie musculaire de Duchenne permettent, à ce jour, de préconiser la prescription systématique d'un IEC, le périndopril, dès l'âge de 12 ans. L'objectif est de prévenir ou de retarder la survenue de l'atteinte cardiaque. Chez les enfants atteints de dystrophie musculaire de Duchenne (DMD), la survenue d'une dysfonction ventriculaire gauche est observée vers l'âge de 15-16 ans. Cette atteinte ventriculaire évolue vers une insuffisance cardiaque qui représente une cause de décès fréquente. Une étude clinique de prévention Un essai clinique multicentrique (coordinateurs : Pr Duboc, hôpital Cochin et Dr Bécane, Institut de Myologie, hôpital Pitié-Salpétrière)1, randomisé en double aveugle, de prévention de la dysfonction ventriculaire gauche par périndopril versus placebo a été mené chez des enfants atteints de DMD. Cet essai de prévention concernait des enfants âgés de 10 à 13 ans ne présentant pas de symptomatologie cardiaque lors de l'inclusion. Une fonction ventriculaire gauche, évaluée par gamma angiographie isotopique (mesure de la fraction d'éjection isotopique ou FEIVG), strictement normale (supérieure ou égale à 60% après relecture centralisée) constituait le critère déterminant pour la participation à l'étude. Sur soixante dix-neuf enfants susceptibles d'être inclus, dix-neuf ont été exclus du fait de la présence d'une dysfonction ventriculaire gauche. Celle-ci est donc déjà présente chez 20% des enfants atteints de DMD âgés de 10 à 13 ans. Soixante enfants ont été inclus sur une période de dix-huit mois. Ils ont été repartis en deux groupes de trente, l'un recevant du périndopril (la dose préconisée étant de 4 mg par jour), un inhibiteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IEC) et l'autre recevant du placebo. La durée de l'étude a été de trois ans. Le principal critère d'évaluation était l'évolution de la FEIVG mesurée à l'inclusion, à dix-huit mois et à trente six mois. A l'issue de ces trois années, les enfants des deux groupes ont reçu, en ouvert, du produit actif et ce, pendant trois ans supplémentaires. Des résultats encourageants Au terme des trois premières années, l'évaluation de la fraction d'éjection isotopique du ventricule gauche n'a pas mis en évidence de différence significative entre les deux groupes : la fonction ventriculaire gauche est restée stable ; elle ne s'est détériorée ni dans le groupe périndopril ni dans le groupe placebo. Les indices de fonction systolique et diastolique échographiques (critères secondaires) confirment ce résultat. Par ailleurs, la capacité vitale semble mieux conservée dans le groupe périndopril que dans le groupe placebo. Le périndopril a été parfaitement toléré : aucun effet indésirable n'a entraîné de sortie de l'étude. Après six ans de suivi (trois années d'essai en double aveugle suivies de trois autres en ouvert), les résultats montrent une différence significative entre les deux groupes. Les enfants ayant reçu du placebo pendant les trois premières années ont développé une dysfonction ventriculaire gauche et deux d'entre eux sont décédés d'une insuffisance cardiaque. Au contraire, les enfants auxquels avait été administré l'IEC (périndopril), pendant cette même période (c'est-à-dire depuis le début de l'essai), n'ont pas développé d'insuffisance cardiaque. En pratique Chez les enfants atteints de DMD, il apparaît que le périndopril est bien toléré et qu'il semble avoir un effet protecteur, évaluable à long terme, sur la fonction ventriculaire gauche. Il reste donc à entreprendre une deuxième étude en incluant par exemple les enfants dès l'âge de sept ans. En attendant les résultats de cette future étude, la prescription systématique de périndopril dès l'âge de douze ans est préconisée chez les enfants atteints de DMD. 1) Paris : hôpital Necker-Enfants malades (Pr Urtizberea, Pr Sidi), hôpital Saint Vincent de Paul Dr Meyer) ; Meaux (Dr de Carmadec, Dr Chenard) ; Tours (Dr Toutain, Pr Chantepie) ; Lille (Dr Vaksman, Dr Carpentier) ; Lyon (Dr Bérard, Dr de Breyne). |
Voir aussi : |
Documents numériques (1)
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