Titre : | Fratrie : une richesse interactionnelle |
Revue : | Bulletin Myoline, 61 |
Auteurs : | Angel S |
Type de document : | Publication AFM |
Année de publication : | 2002 |
Pages : | p. 2 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | accompagnement psychologique ; étude transversale ; fratrie ; relation malade famille ; relation parent enfant |
Résumé : |
Texte intégral de l'article : L'expérience des thérapeutes familiaux montre l'intérêt des consultations familiales autour d'un enfant présentant un handicap. La présence de tous les frères et sœurs permet de clarifier les positions des uns et des autres, de comprendre les informations médicales données, de mieux gérer les rivalités, d'accompagner et de développer les solidarités familiales. L'observation de quelques milliers de familles a permis de comprendre l'utilité d'entretiens conjoints entre les parents et les enfants. Un entretien familial (voire une thérapie familiale) peut être utile au décodage des interactions des uns et des autres et permettre à chacun de trouver une meilleure place ou une meilleure expression de sa singularité. La participation de la fratrie aux séances est fondamentale pour plusieurs raisons. Tous les membres de la famille sont concernés par la souffrance du patient " désigné " (à l'origine de la demande de consultation). Souvent, d'autres enfants de la famille présentent tour à tour des difficultés notamment quand le patient " désigné " va mieux. Le travail psychologique effectué durant ces entretiens avec les frères et sœurs (1) permet d'anticiper les décompensations des uns et des autres. Chaque membre a sa perception de l'histoire familiale. La présence de la fratrie clarifie les rôles et remet les générations à leur place. Néanmoins, ce type d'entretien réunissant deux générations doit être mené avec beaucoup de précaution, le thérapeute devant s'affilier à la culture familiale, à la sensibilité des uns et des autres. Dans les familles où il y a un enfant handicapé, la maladie modifie complètement les relations familiales. Très souvent, il existe un surinvestissement parental affectif et temporel de l'enfant malade au détriment de ceux qui se portent apparemment bien et qui sont censés " pousser tout seuls ". Or, il peut exister des difficultés parmi les frères et sœurs : troubles réactionnels à une situation difficile ou témoignant d'un mal-être (notamment à l'adolescence). Un travail avec la famille et avec toutes les personnes proches de l'enfant handicapé est nécessaire pour permettre à tous de trouver le maximum d'aides dans la vie quotidienne. Il est aussi important de tenir compte des drames qui ont pu survenir auparavant ou au décours de la construction de cette famille. Fausses couches à répétition, enfant mort-né, décès précoce… sont des événements particulièrement traumatisants qui entraînent chez les parents une fragilité psychologique et une anxiété réactionnelle retentissant sur les autres enfants. Tenir compte des singularités de chaque famille, respecter l'équilibre que la famille s'efforce de créer et permettre à chacun de s'exprimer est fondamental. Un climat de sécurité psychologique est nécessaire pour que les parents et les enfants puissent échanger sur des situations aussi douloureuses que le retentissement d'une maladie grave, l'accompagnement vers un pronostic létal et les difficultés de vie. Dr Sylvie Angel (1) Sylvie Angel : " Des frères et des sœurs ", Robert Laffont, 1996 |
Voir aussi : |
Documents numériques (1)
BM61-06.02.PDF Adobe Acrobat PDF |