Titre : | Laminopathies et émerinopathies : bases de données cliniques et génétiques |
Revue : | Bulletin Myoline, 76 |
Auteurs : | Biard E ; Bonne G |
Type de document : | Publication AFM |
Année de publication : | 01/2005 |
Pages : | p. 3 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | base de données ; dystrophie musculaire d'Emery-Dreifuss autosomique dominante ; dystrophie musculaire d'Emery-Dreifuss autosomique récessive ; dystrophie musculaire d'Emery-Dreifuss liée à l'X ; émerine ; émerine (maladie neuromusculaire liée à) ; épidémiologie ; génétique ; lamine (maladie neuromusculaire liée à) ; lamine A/C ; Union européenne |
Résumé : |
Texte intégral de l'article : Afin d'améliorer les connaissances sur la dystrophie musculaire d'Emery-Dreifuss et les maladies associées à l'enveloppe nucléaire, deux réseaux de recherche, l'un européen (EUROMEN) (1) et l'autre français (2), ont collecté et analysé toutes les données cliniques et génétiques fournies par les cliniciens et laboratoires partenaires ainsi que la littérature. Deux bases de données ont ainsi été établies : l'une pour les laminopathies et l'autre pour les émerinopathies. La dystrophie musculaire d'Emery Dreifuss est due à des mutations des gènes EMD ou LMNA codant respectivement l'émerine et les lamines A et C, des protéines de l'enveloppe nucléaire. Certaines mutations du gène LMNA peuvent entraîner diverses autres pathologies impliquant le muscle strié, le tissu adipeux, le système nerveux périphérique, les os ainsi qu'un vieillissement prématuré, menant au nouveau concept de "pathologies de l'enveloppe nucléaire". Pour ces pathologies, les corrélations génotype/phénotype et les mécanismes physiopathologiques restent à élucider. L'objectif principal des réseaux européen (EUROMEN) et français était de collecter et d'analyser toutes les données génétiques et cliniques disponibles au sein des réseaux eux-mêmes et dans la littérature. Deux bases de données spécifiques (3) ont donc été établies concernant respectivement les laminopathies (UMD-LMNA) et les émerinopathies (UMD-EMD) Laminopathies La base de données UMD-LMNA a répertorié 911 individus (issus de 392 familles) porteurs d'une mutation du gène LMNA (lamines A/C). Pour 190 familles, il s'agit de cas isolés, alors que pour les 202 autres, il s'agit de cas familiaux. EUROMEN et le réseau français contribuent pour 341 patients (186 familles). A partir des 911 patients répertoriés dans la base, 179 mutations différentes du gène LMNA ont été identifiées dont 101 à partir des patients des réseaux européen et français. Les mutations faux-sens représentent 85% de ces mutations. Quelques points chauds de mutations (" hot-spot ") ainsi que deux mutations fondatrices ont également été rapportées. Ces différentes mutations LMNA conduisent à une grande variété de pathologies. Neuf phénotypes différents de laminopathie ainsi que des phénotypes intriqués ont été observés (laminopathy continuum) : formes autosomiques dominantes ou récessives de la dystrophie musculaire d'Emery-Dreifuss: AD-EDMD et AR-EDMD (233 patients), cardiomyopathie dilatée avec troubles de la conduction: DCM-CD (186), forme autosomique dominante de la dystrophie musculaire des ceintures de type 1B ou LGMD1B (74), formes autosomiques récessive ou dominante de la maladie de Charcot-Marie-Tooth axonale ou CMT2 (36), lipodystrophie partielle familiale de type Dunnigan ou FPLD (205), dysplasie acromandibulaire ou MAD (13) et syndromes progéroïdes (40). Les pathologies affectant les muscles striés représentent 57% des laminopathies. Emerinopathies La base de données UMD-EMD a recensé 238 individus (issus de 120 familles) porteurs d'une mutation du gène EMD (émerine), regroupant des sujets masculins atteints et des femmes transmettrices. Pour 79 familles, il s'agit de cas familiaux (transmission récessive liée à l'X) et pour 32 autres, il s'agit de cas isolés. EUROMEN et le réseau français contribuent pour 147 individus (61 familles). A partir des 238 sujets inclus dans la base, 90 mutations différentes du gène EMD ont été identifiées. dont 50 à partir des familles répertoriées par les réseaux européen et français. Parmi les mutations observées, 87% sont des mutations nulles entraînant une absence d'émerine dans les noyaux cellulaires et réparties sur le gène EMD sans point chaud ("hot-spot") particulier. Les mutations du gène EMD donnent un seul phénotype chez les sujets masculins : la dystrophie musculaire d'Emery-Dreifuss récessive liée à l'X: XL-EDMD (175 cas), à l'exception de quelques cas. La plupart des femmes transmettrices symptomatiques n'expriment qu'une cardiopathie avec troubles de conduction (11 cas). Dans 100% des cas, les muscles striés sont concernés. (1) Myoline, 2001, 56 : 4 (2) R. Ben Yaou, Neuromuscular Disorders, Abstracts, 2004,14 (8-9) : 593 (3) A l'aide de l'outil Universal Mutation Database (UMD®) |
Voir aussi : |
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