Titre : | Etude de la ségrégation de l'ADN mitochondrial au cours du développement embryofoetal humain |
Auteurs : | Steffann J, Auteur |
Type de document : | Thèse/Mémoire |
Année de publication : | 2006 |
Pages : | 127 p |
Langues: | Français |
Mots-clés : | acidose lactique ; ADN mitochondrial ; APRAT (Association pour la recherche sur l'ataxie télangiectasie) ; déficit de la chaîne respiratoire ; développement foetal ; diagnostic préimplantatoire ; diagnostic prénatal ; embryogenèse ; encéphalopathie ; étude transversale ; maladie mitochondriale ; MELAS ; mitochondrie ; mutation génétique ; NARP ; ovocyte ; polymorphisme génétique ; prévalence ; réplication de l'ADN ; rétinite pigmentaire ; schéma |
Résumé : |
Les maladies héréditaires résultant de mutations de l’ADN mitochondrial (ADNmt) sont des affections graves à taux de récidive élevé en raison de leur mode d’hérédité maternel. La gravité variable et le caractère pluritissulaire des atteintes cliniques tient en partie à la coexistence de molécules d’ADNmt sain et mutant en proportion variable dans les différents tissus (hétéroplasmie). La crainte d’une possible variation des taux d’hétéroplasmie au cours du développement embryofoetal humain a freiné le développement des procédures de diagnostic prénatal et préimplantatoire de ces affections. De plus, le passage éventuel des molécules d’ADNmt au travers d’un goulot d’étranglement lors de l’ovocytogenèse (théorie du bottleneck), reste un phénomène mal compris qui ajoute à la confusion.
Afin d’appréhender les mécanismes qui gouvernent la ségrégation de l’ADNmt normal et mutant au cours du développement embryo-foetal humain, nous avons entrepris de retracer la distribution des molécules d’ADNmt au cours des divisions cellulaires, depuis la fécondation jusqu’à l’age adulte. Pour cela, nous avons quantifié les taux d’hétéroplasmie dans des cellules et tissus représentatifs de stades variés de l’embryo/foetogenèse humaine, d’un polymorphisme de répétition de cytosine (polymorphisme HV2) d’une part et de l’une des 2 mutations parmi les plus fréquentes de l’ADNmt d’autre part, à savoir les mutations m.8993T>G et m.3243A>G de l’ADNmt, responsable respectivement de syndrome NARP (Neuropathie, Ataxie et Rétinite Pigmentaire), et MELAS (Myopathie, Encéphalopathie, Acidose Lactique et épiSodes de perte de connaissance). Munis d’une technique sensible et reproductible permettant une quantification des taux d’hétéroplasmie à partir d’une seule cellule, nous avons notamment étudié : - les blastomères issus d’embryons préimplantatoires humains. Ce travail a montré qu’il existe : . une répartition homogène des populations d’ADNmt dans les différentes cellules d’un même embryon, aussi bien pour le polymorphisme HV2 que pour la mutation NARP, en faveur de la faisabilité d’un diagnostic préimplantatoire de ces affections . des embryons quasiment toujours hétéroplasmiques pour le polymorphisme HV2, alors que les trois embryons analysés pour la mutation NARP étaient tous homoplasmiques. Ces résultats suggèrent un impact du variant sur la ségrégation mitochondriale au travers du bottleneck. - différents prélèvements de 22 embryons plus tardifs et foetus issus de 13 femmes à risque de transmettre les mutations NARP ou MELAS. Aucune variation des taux d’hétéroplasmie en fonction des tissus et au cours du temps n’a été observée, en accord avec l’hypothèse selon laquelle l’ADNmt « ségrège peu » durant la vie anténatale. De ces travaux résultent que c’est la charge mutationnelle présente dans l’ovocyte qui déterminerait le taux d’hétéroplasmie embryofoetal. En d’autres termes, la majeure partie du bottleneck semble achevée lorsque les ovocytes sont arrivés à maturité. Etudier plus avant le phénomène du bottleneck, et tenter d’identifier quels facteurs le contrôlent devient une priorité, afin d’améliorer les approches diagnostiques mais aussi thérapeutiques à apporter aux familles. |
Type de thèse : | Thèse |