Résumé :
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L’objectif général de ce travail était d’étudier d’une part les effets de l’électrostimulation (ES) sur la performance motrice et d’autre part d’examiner les mécanismes sous-jacents responsables de la plasticité du système neuromusculaire. La première étude consistait à évaluer les effets de 4 et 8 semaines d’entraînement par ES sur les propriétés nerveuses et musculaires des extenseurs du genou. Les résultats de cette étude ont montré que l’ES est une méthode efficace pour développer les capacités de production de moment maximal. Nous avons pu constater que l’augmentation de la force musculaire volontaire à la suite des quatre premières semaines d’entraînement était imputable à des adaptations nerveuses. Les gains de force observés au cours des quatre dernières semaines ont été attribués à des modifications d’ordre musculaire. Ainsi, les adaptations induites par l’entraînement d’ES sont intervenues d’abord au niveau du système nerveux puis ensuite au niveau du système musculaire. De plus, les deux types d’adaptations ont affecté de manière préférentielle les muscles mono articulaires (i.e., vastii) plutôt que le muscle bi articulaire (i.e., rectus femoris). Le but de la deuxième étude était d’examiner les effets de 4 semaines de désentraînement consécutives à 8 semaines d’ES sur les propriétés neuromusculaires du quadriceps. Les résultats ont démontré que le désentraînement de 4 semaines a induit une diminution de la capacité de production de moment maximal des muscles extenseurs du genou. Ces pertes de force se sont accompagnées de modifications intervenant au niveau nerveux et musculaire. Toutefois, les valeurs de moment maximal et de surface de section musculaire anatomique du quadriceps sont restées supérieures à celles obtenues avant entraînement. Nous avons également montré que l’activité EMG et le niveau d’activation maximal volontaire ont, dans le même temps, retrouvé leurs valeurs initiales. Il semblerait ainsi que les adaptations musculaires perdurent plus longtemps que les modifications affectant le système nerveux. La troisième étude avait pour objectif d’examiner les effets de 4 et 8 semaines d’ES sur la fatigabilité des muscles extenseurs du genou à l’aide d’un exercice consistant à maintenir jusqu’à épuisement une contraction isométrique correspondant à 20% de la contraction maximale volontaire (CMV). Nos résultats ont montré une diminution du temps d’endurance après entraînement malgré une diminution du moment maximal similaire à la fin de l’exercice. Par ailleurs, la contribution des mécanismes (centraux vs. périphériques) impliqués dans l’arrêt de l’exercice n’était pas modifiée par l’ES. Il semblerait ainsi que l’entraînement par ES n’a pas d’effet sur la fatigabilité des muscles extenseurs du genou. Enfin, notre dernière étude avait pour objectif de mettre en évidence, à l’aide d’une méthode consistant à enregistrer la réponse réflexe H au repos et lors de CMV ainsi que la réponse réflexe V, l’origine des adaptations nerveuses induites par une courte période d’ES sur les muscles fléchisseurs plantaires. Nos résultats montrent que les gains de moment isométrique observés après entraînement sont la conséquence de modifications intervenant au niveau supraspinal plutôt qu’au niveau spinal.
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