Résumé :
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Les mutations de l'ADN mitochondrial sont une cause importante de maladies neuromusculaires humaines incurables. Parmi plusieurs mutations répertoriées, plus de 170 sont localisées dans les gènes codant pour les ARN de transfert (ARNt), dont 29 - dans le gène de l'ARNtLeu(UUR) (MT-TL1). La mutation m.3243A>G de MT-TL1 a été décrite comme une cause majeure du syndrome MELAS (myopathie, encéphalopathie, acidose lactique, accidents vasculaires cérébraux). Cette mutation réduit le niveau d'aminoacylation de l'ARNtLeu(UUR) et mène à l'hypomodification de la position « wobble » de son anticodon, ce qui cause des déficiences de la synthèse protéique dans l'organite et une réduction des activités des complexes de la chaîne respiratoire. L'objectif principal de la thèse a été d'étudier si l'expression des ARNt recombinants dans le noyau de cellules transmitochondriales humaines ayant la mutation MELAS m.3243A>G et leurs adressage dans les mitochondries puisse améliorer les fonctions mitochondriales des cellules touchées par la mutation. Il a été démontré que l'expression des ARNt recombinants est accompagnée par une amélioration de la synthèse protéique mitochondriale, une augmentation du niveau des protéines codées par l'ADNmt et une restauration partielle de la respiration. Ces résultats démontrent la possibilité d'adresser dans les mitochondries les ARNt au potentiel thérapeutique dont la spécificité d'aminoacylation a été changée, et étendent ainsi l'utilisation de l'approche de l'expression allotopique pour le développement de thérapie génique des maladies mitochondriales.
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