Résumé :
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Les dysferlinopathies constituent un groupe de dystrophies musculaires autosomiques récessives comprenant principalement la myopathie des ceintures (LGMD) de type 2B et la myopathie distale de Miyoshi. Elles sont causées par des mutations dans le gène DYSF qui se situe dans la région chromosomique 2p13.1-13.3 (NM_003494). Ce gène comporte 55 exons répartis sur plus de 230 kb. Il est exprimé principalement dans le muscle squelettique et cardiaque, mais également dans d'autres tissus (placenta...) et types cellulaires tels que les monocytes/macrophages. La dysferline (2080 acides aminés, 237 kDa, O75923) fait partie de la famille des Ferlines et comporte 7 domaines C2, senseur de calcium et un domaine transmembranaire C-terminal. La dysferline participe à la formation des tubules-T et à la fusion des myoblastes en myotubes avec la myoferline (un autre membre de la famille). Elle est localisée au sarcolemme de la fibre musculaire squelettique adulte, où elle joue un rôle dans sa réparation. En effet, chez l'homme comme dans les modèles murins, en absence de dysferline, des vésicules, dont la nature n'est pas clairement établie, s'accumulent sous le sarcolemme lésé sans fusionner avec celui-ci. Elle interagirait avec plusieurs protéines membranaires ou cytosoliques, dont certaines (comme la cavéoline 3) sont aussi impliquées dans d'autres formes de LGMD. Au cours de ma thèse, mon travail a été axé d'une part sur l'amélioration des techniques de diagnostic : étude de délétion/duplication dans le gène DYSF par CGH et le développement d'un test permettant d'évaluer l'absence/présence de la dysferline à partir de sang total par des techniques de FACS et d'immunofluorescence. D'autre part j'ai également étudié la pertinence d'approches thérapeutiques. Ainsi, nous avons mis en évidence une large délétion homozygote des 3/4 du gène DYSF chez une patiente présentant un phénotype modéré de dysferlinopathies. Cette délétion permet cependant la production d'une dysferline tronquée. L'identification de cette miniprotéine, la première identifiée à ce jour a permis de mettre en évidence l'aspect en partie modulaire de la dysferline. Une autre donnée sur le caractère modulaire de la dysferline est apparue dans la littérature, cette fois montrant le caractère dispensable de l'exon 32. Sur la base de cette observation clinique, nous avons développé une approche thérapeutique par saut d'exon pour les dysferlinopathies, en démontrant dans un premier temps sa faisabilité technique sur l'exon 32. L'ensemble de ces travaux permettront probablement l'amélioration du diagnostic différentiel des dysferlinopathies, tout en fournissant de nouvelles pistes pour comprendre les rôles de la dysferline et offrir ainsi des pistes thérapeutiques pour le traitement de patients souffrant de ces pathologies.
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