Résumé :
|
Chez les mammifères, trois isoformes différentes de l'échangeur Na+/Ca2+ ont été clonées : NCX1, NCX2 et NCX3, NCX1 est quasi ubiquitaire, et c'est la seule isoforme exprimée dans le cœur. En revanche, NCX2 et NCX3 semblent plus spécifiques du cerveau et du muscle squelettique. Dans le muscle squelettique, le rôle de l'échange n'est toujours pas élucidé, et les mécanismes relatifs aux efflux de calcium sont mal connus. Au regard de ces considérations, il nous a semblé intéressant d'étudier l'échangeur Na+/Ca2+ dans les cellules musculaires squelettiques. Les expériences ont été réalisées à partir de cellules squelettiques humaines et de rat en culture. Premièrement, ce travail a consisté en une caractérisation moléculaire et fonctionnelle de l'échangeur au sein des cellules de rat en culture primaire. Puis, l'expression, la localisation cellulaire, et l'activité de l'échangeur ont été comparées au niveau des myotubes humains sains et DMD cocultives. Dans les cellules de rat, les résultats montrent une expression croissante de NCX1 au cours de la myogénèse in vitro. De plus, des images confocales de myotubes, marques avec un anticorps spécifique de NCX1, révèlent une localisation sarcolémmiene de cette première isoforme. Enfin, des courants membranaires, dépendant des Na+ ext et Ca2+ ext, ont pu être enregistrés. Ces courants sont corrélés avec des variations de Ca2+ int, et leur densité augmente au cours du développement des cellules. Les cellules humaines saines et DMD présentent une localisation membranaire de NCX1 et NCX3. Toutefois, contrairement aux cellules saines, la stimulation de l'échange Na+/Ca2+ dans les cellules DMD provoque une libération de Ca2+ à partir du reticulum sarcoplasmique. Il semble désormais important d'étudier plus précisement l'expression de l'échangeur dans ces deux types de myotubes (sains et DMD) afin de vérifier si ce mécanisme ne serait pas impliqué dans les perturbations de l'homéostasie calcique observées dans les myotubes DMD.
|